Présidentielle en Centrafrique : manifestation contre l’éviction d’un candidat
Plusieurs centaines de personnes ont marché samedi à Bangui pour protester contre l’invalidation de la candidature d’un chef anti-balaka à la présidentielle centrafricaine du 27 décembre, précédée dimanche d’un référendum constitutionnel, a constaté l’AFP.
« Non à l’invalidation de la candidature du grand patriote (Patrice-Edouard) Ngaïssona », chef d’une partie des milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes et animistes, affirmaient des banderoles.
Les manifestants, femmes en tête, ont démarré de la place de la Réconciliation et sont allés remettre un memorandum au siège de la force onusienne Minusca et de la Cour constitutionnelle, qui a validé mardi 30 candidatures à la présidentielle, et exclu 14 autres, dont celles de Ngaïssona et de l’ex-président François Bozizé. Plusieurs incidents avaient suivi cette annonce, avec notamment des tirs et des barricades érigées dans plusieurs quartiers de Bangui.
Tous deux sont fortement soupçonnés d’avoir joué un rôle important dans la crise sans précédent qui a secoué la Centrafrique depuis deux ans, en attisant les violences intercommunautaires entre anti-balaka et ex-rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, qui avaient renversé Bozizé en mars 2013 avant d’être chassés du pouvoir en 2014 par une intervention internationale. Les deux camps sont accusés d’avoir commis de graves exactions contre la population.
« C’est le peuple qui doit juger si Ngaïssona doit participer à la présidentielle, nous demandons qu’il soit repris dans la course », a affirmé Yvette Bissangafo, présidente des femmes du comité de soutien au candidat. La manifestation s’est achevée dans le calme à la mi-journée.
Plusieurs cortèges de soutien à des politiciens se présentant à la présidentielle ou aux législatives ont par ailleurs sillonné en klaxonnant les rues de Bangui, avec des camions chargés de dizaines de partisans arborant des tee-shirt à l’effigie de leur candidat.
Quelques deux millions de Centrafricains sont appelés aux urnes dimanche pour se prononcer sur un projet de nouvelle Constitution, lors d’un scrutin qui fera office de répétition générale avant les élections présidentielle et législative du 27 décembre.
Sur les principales artères, des affiches appelant à voter « OUI » au référendum, soutiennent que « la paix, c’est dans les urnes ».
Mais les retards s’accumulent : samedi, le matériel électoral commençait tout juste à être acheminées vers les bureaux de vote de la capitale. Pour faciliter le déroulement des opérations, les autorités ont annoncé que les électeurs n’ayant pas encore récupéré leur carte pourraient voter sur présentation de leur récépissé d’enregistrement sur les listes électorales.
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