Afrique du Sud : le parti au pouvoir n’avait pas prévu le « bain de sang » économique

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud a reconnu mardi avoir sous-estimé « le bain de sang » économique provoqué par la nomination la semaine dernière d’un député inexpérimenté au poste-clé de ministre des Finances, une décision qui avait affolé les marchés.

En Afrique, c’est la place sud-africaine (Johannesburg Stock Exchange) qui a enregistré le plus grand nombre d’introductions (12) en 2015. © Uncova

En Afrique, c’est la place sud-africaine (Johannesburg Stock Exchange) qui a enregistré le plus grand nombre d’introductions (12) en 2015. © Uncova

Publié le 15 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le 9 décembre, le président sud-africain Jacob Zuma avait, à la surprise générale, démis son ministre des Finances, le respecté Nhlanla Nene, pour le remplacer par l’inexpérimenté David van Rooyen.

En deux jours, le rand sud-africain avait perdu 8 % de sa valeur face au dollar et à l’euro, atteignant vendredi son plus bas historique face à ces deux monnaies. Le rendement des taux obligataires sud-africains avait lui dépassé 10 %, une première depuis sept ans dans la première puissance industrialisée d’Afrique.

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« Évidemment, lorsque le nom de M. van Rooyen a été mentionné, nous pensions qu’il y aurait un impact car il est jeune. (…) Mais nous n’avions pas anticipé l’énormité de l’impact », a reconnu Jessie Duarte, la secrétaire générale adjointe du Congrès national africain (ANC), au cours d’une conférence de presse mardi.

Après seulement quatre jours en poste, David van Rooyen a finalement été limogé et remplacé par une valeur sûre, Pravin Gordhan, qui avait déjà occupé le poste de ministre des Finances de 2009 à 2014.

« Ce qui est important c’est qu’un changement ait été effectué et que cette action ait été menée pour rectifier ce qui a causé, selon nous, un bain de sang économique », a ajouté Jessie Duarte à Johannesburg.

Lors de cette conférence de presse, l’ANC est revenue sur le déroulement du week-end et sur le rôle qu’il a joué pour tenter de résoudre la crise.

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« Les responsables du parti se sont entretenus ce week-end avec les dirigeants des banques en Afrique du Sud, y compris celui de Goldman Sachs », a expliqué Jeff Radebe, directeur de la politique de l’ANC.

Cette réunion a précédé celle dimanche après-midi entre M. Zuma et l’ANC, a précisé Jessie Duarte. Quelques heures plus tard, le président annonçait le départ de David van Rooyen.

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L’ANC, au pouvoir depuis la fin officielle du régime d’apartheid en 1994, est très influente. Pour preuve, en 2008, elle avait poussé à la démission le chef de l’Etat, Thabo Mbeki.

Mardi matin, le compte Twitter de l’ANC Johannesburg a affolé les réseaux sociaux en annonçant que la destitution de Jacob Zuma allait être annoncée lors de la conférence de presse du parti. Le tweet a finalement été rapidement retiré, l’ANC expliquant que son compte avait été piraté.

La nomination de Pravin Gordhan a été saluée par les marchés et le rand a récupéré lundi la moitié de ses pertes enregistrées depuis la semaine dernière.

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