Algérie : des funérailles dignes d’un chef d’État pour Aït-Ahmed
La dépouille de l’opposant Hocine Aït-Ahmed, l’un des pères de l’indépendance de l’Algérie, décédé le 23 décembre en Suisse, a été rapatriée jeudi à Alger où des funérailles dignes d’un chef d’État ont commencé sur ordre du président Abdelaziz Bouteflika.
L’opposant sera inhumé le 1er janvier dans son village natal de Kabylie Aït-Ahmed, situé à 160 km au sud-est d’Alger.
Le cercueil enveloppé du drapeau national a été transporté par un avion d’Air Algérie, en provenance de Genève, à bord duquel se trouvaient l’épouse, les deux fils et la fille de l’illustre dirigeant politique.
Sur le tarmac de l’aéroport d’Alger, un détachement de la Garde républicaine a rendu hommage au « moujahid » (combattant, en arabe), décédé à l’âge de 89 ans à Lausanne (Suisse), des suites d’une longue maladie.
Le cercueil, porté par six pompiers, a ensuite été exposé au milieu du salon d’honneur de l’aéroport où étaient diffusés des versets du Coran.
Opposant historique
Le gouvernement, à sa tête le Premier ministre Abdelmalek Sellal, les présidents des deux chambres du Parlement et d’autres hauts responsables se sont recueillis en sa mémoire.
La dépouille a ensuite été acheminée vers le siège du Front des forces socialistes (FFS), le parti qu’il avait fondé en 1963, où des centaines de personnes, venues de plusieurs régions du pays, se sont massées dès les premières heures de la matinée pour rendre un dernier hommage à l’opposant historique.
Des personnalités algériennes et étrangères, parmi lesquelles le leader du parti islamiste tunisien Rached Ghannouchi, ont défilé devant le cercueil.
A la suite de son décès, le président algérien, qui avait rendu hommage à ce « grand homme » ayant « accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant et de moujahid », avait décrété un deuil national de huit jours.
Plusieurs chefs d’Etats ont également rendu hommage à Hocine Aït-Ahmed notamment le président français François Hollande qui a salué « l’une des grandes figures historiques (de l’Algérie), artisan de premier plan de son indépendance, et acteur engagé de la vie politique, dans un message à M. Bouteflika, diffusé jeudi par l’agence de presse APS.
Aït-Ahmed était le dernier survivant des neuf « fils de la Toussaint », les chefs qui ont déclenché la guerre d’Algérie contre la puissance coloniale française le 1er novembre 1954. Dès l’indépendance du pays en 1962, il avait rompu avec ses frères d’armes, devenant un opposant intransigeant au régime qui avait pris le pouvoir.
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