La Suisse continue d’enquêter sur la fortune du clan l’ex-président égyptien Moubarak
La justice suisse continue d’enquêter sur des millions d’euros déposés par la famille de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak sur des comptes suisses, a déclaré samedi au Caire le procureur de la confédération Michael Lauber.
L’enquête tente de déterminer si des fonds de 590 millions de francs suisses (539 millions d’euros) sont issus « de blanchiment d’argent ou d’activités criminelles », a déclaré M. Lauber lors d’une conférence de presse.
Il a précisé que ses services passaient au peigne fin les comptes de quatorze personnes depuis 2011 sans mentionner le nom de Moubarak et de sa famille.
Sa visite en Egypte était toutefois destinée à discuter des millions de fonds gelés en Suisse appartenant à la famille Moubarak, avait indiqué son porte-parole la semaine dernière.
Une trentaine de demande d’assistance ont été déposée auprès des autorités égyptiennes, a encore précisé le procureur.
Après la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, la Suisse avait bloqué environ 700 millions de francs suisses (640 millions d’euros) appartenant à l’ex-raïs ou à ses proches. Des mesures similaires avaient été prises pour la Tunisie, après son soulèvement populaire du 14 janvier 2011.
En décembre 2013, le journal suisse Le Matin Dimanche avait révélé que 300 millions de dollars d’avoirs égyptiens gelés par les autorités et appartenant aux fils Moubarak, Alaa et Gamal, se trouvaient sur les comptes de la grande banque helvétique Credit Suisse.
Cette somme représente près de 40% des 700 millions de francs gelés par Berne, selon le quotidien.
Début janvier, la Cour de cassation a confirmé une peine de trois ans de prison dont l’ex-président et ses deux fils avaient écopé dans une affaire de corruption. Ils avaient été condamnés pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics pour l’entretien des palais présidentiels.
M. Moubarak, âgé de 87 ans, a passé le plus clair de son temps détenu dans un hôpital militaire du Caire depuis la révolte de 2011. Il est actuellement jugé pour complicité dans le meurtre de centaines de manifestants lors du soulèvement.
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