Guinée : information judiciaire après la mort d’un journaliste dans des violences politiques
Une information judiciaire « contre X pour homicide volontaire » a été ouverte en Guinée après la mort d’un journaliste blessé par balle lors de violences devant le siège d’un parti de l’opposition à Conakry, a appris l’AFP samedi de source officielle.
« Vendredi après-midi, alors qu’il avait été déployé pour la couverture d’une activité politique, le journaliste El Hadj Mohamed Diallo a perdu la vie après avoir été atteint d’une balle dans la poitrine », selon les premiers témoignages, écrit le gouvernement dans un communiqué daté de vendredi.
« Suite à cet événement tragique et malheureux, le procureur de la République a saisi le doyen des juges d’instruction de Dixinn (Conakry, NDLR) pour ouvrir une enquête contre X pour homicide volontaire », selon le communiqué.
Le procureur, selon la même source, s’est rendu dès vendredi à la morgue de l’hôpital de Donka « pour assister à l’autopsie et ainsi ouvrir la voie à une enquête afin de trouver et punir les auteurs ».
El Hadj Mohamed Diallo, collaborateur des médias privés Guinée7 (site) et L’Indépendant (hebdomadaire) se trouvait vendredi devant le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d’opposition), lorsque des violences liées à l’exclusion d’un responsable de la formation ont éclaté.
L’UFDG, dirigé par l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a annoncé avoir déchu Amadou Oury Bah de ses fonctions de vice-président et l’avoir exclu de ses rangs jeudi, une décision contestée par le concerné.
M. Bah s’est rendu vendredi après-midi au siège de l’UFDG pour assister à une réunion des instances du parti. Empêché d’entrer par la garde civile de l’UFDG, il a tenté de forcer le passage, donnant lieu à des violences entre ses sympathisants et les gardiens, selon des témoins. Des coups de feu, d’origine indéterminée, ont été entendus. El Hadj Mohamed Diallo, atteint par balle, a été évacué aux urgences de l’hôpital Donka où il a succombé à ses blessures.
Amadou Oury Bah, qui a multiplié les déclarations défiant l’UFDG et son président, a passé quatre ans en exil et était rentré en Guinée le 24 janvier après avoir été gracié par le président Alpha Condé d’une condamnation à perpétuité.
Il avait été jugé par contumace par une Cour d’assises pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » au procès de l’attaque du domicile privé de M. Condé en juillet 2011 à Conakry, au cours de laquelle un membre de la garde présidentielle avait été tué.
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