Tchad : une vingtaine de personnes arrêtées lors d’une manifestation
Une vingtaine de militants ont été arrêtés samedi lors d’une manifestation rassemblant une centaine de personnes à N’Djamena en faveur de la « jeunesse », a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants, dont la plupart sont membres du Collectif des Associations et Mouvements de jeunes du Tchad (CAMOJET), ont entamé une marche pour dire « non à la répression de toutes formes de violences dont (la jeunesse) est victime depuis 25 ans », lorsqu’ils ont été interpelés à quelques centaines de mètres du siège du collectif.
La marche a aussitôt été dispersée et 23 personnes ont été emmenées au commissariat central de N’Djamena où ils ont été placés en cellule, selon une source sécuritaire s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Le parcours que devaient emprunter les manifestants a été quadrillé par les forces de l’ordre.
Cette marche intervient après la dispersion violente par la police anti-émeute d’un sit-in jeudi dans la capitale tchadienne d’une centaine de jeunes diplômés devant le ministère de l’Education nationale « venus exiger leur intégration dans la Fonction publique », selon son secrétaire général, Remy Gamo.
« Les portes de la Fonction publique ne peuvent pas rester fermées pour les jeunes diplômés », a protesté M. Gamo. La loi de finances pour 2016 suspend en effet toute intégration à la fonction publique pour les trois ans à venir.
Selon le militant, « huit étudiants ont été légèrement blessés » jeudi, une affirmation démentie par le porte-parole de la police Paul Manga, joint par l’AFP, qui a affirmé qu’il n’y a eu aucun blessé.
Le Tchad, dirigé depuis 25 ans par le président Idriss Deby Itno, est classé parmi les 10 plus pauvres pays au monde malgré sa rente pétrolière, selon l’indice de développement humain (IDH) des Nations unies.
Après la découverte de gisements de pétrole en 2003, les revenus pétroliers lui ont permis de moderniser son armée, de se doter d’un meilleur réseau routier et de construire de nombreux bâtiments publics. Mais l’amélioration des conditions de vie de la population n’a pas suivi.
Régulièrement, les fonctionnaires, notamment les enseignants, font grève pour percevoir leurs arriérés de salaire. Le pays enregistre actuellement une baisse de ses recettes du fait de la chute des cours du brut et il est en outre engagé dans un effort de guerre important dans sa lutte contre les islamistes nigérians de Boko Haram.
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