Législatives au Rwanda: une Chambre dominée par les femmes et le FPR
Cas unique au monde, les femmes représentent près de 64% des élus de la nouvelle Chambre des députés du Rwanda, totalement dominée par le Front populaire rwandais (FPR), au pouvoir depuis la fin du génocide de 1994, selon la Commission électorale nationale (NEC).
Le Rwanda était déjà depuis 2008 le seul pays du monde où l’Assemblée était majoritairement féminine. A l’issue des dernières législatives, tenues du 16 au 18 septembre, les femmes ont renforcé leur domination et occuperont 51 des 80 sièges de députés, soit 63,75%, contre 56,3% dans la Chambre sortante, a indiqué à l’AFP le secrétaire exécutif de la NEC, Charles Munyaneza.
Cette prééminence féminine est due en partie à une spécificité du système électoral rwandais, qui accorde 24 sièges à des femmes choisies sur des bases non partisanes par des collèges et conseils aux niveaux national et local.
Les femmes ont cependant également conquis une majorité (27) des 53 sièges réservés aux partis politiques, attribués lundi au suffrage universel – au scrutin de liste et à la proportionnelle -, selon les projections en sièges des résultats communiquées par la NEC.
Le FPR du président Paul Kagame, parti au pouvoir sans interruption au Rwanda dans l’ère post-génocide de 1994, fort de ses 76,22% des voix, détiendra 41 de ces 53 sièges, selon la NEC. Les deux seuls autres formations ayant franchi la barre des 5% exigée pour être représenté à la Chambre, le Parti social-démocrate (PSD, 13,03%) et le Parti libéral (PL, 9,29%) obtiennent respectivement sept et cinq sièges. PSD et PL sont membres du gouvernement et donc acquis à la politique du FPR.
Ces trois formations étaient déjà les seules représentées dans la Chambre sortante, élue en 2008 et dont la répartition était quasi-identique. Le FPR perd un siège et le PL en gagne un tandis que le PSD conserve ses sept sièges.
Depuis la fin du génocide qui a fait environ 800. 000 morts, le gouvernement rwandais a adopté une série de dispositions en faveur de l?égalité hommes-femmes. La Constitution rwandaise de 2003 fonde comme principe fondamental « l’égalité entre les femmes et les hommes reflétée par l’attribution d’au moins 30% des postes aux femmes dans les instances de prise de décision » de l’Etat.
Outre les 24 sièges réservés aux femmes, pourvus mardi, deux sièges ont été attribués mercredi – également au suffrage indirect – à des élus de la jeunesse et un autre à un représentant des handicapés. Officiellement non partisans, ces députés issus du suffrage indirect sont, dans un pays où le FPR est présent à tous les échelons administratifs et de la société, réputés favorables au pouvoir et devraient renforcer l’écrasante domination du parti du président Kagame à la Chambre.
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