Libye : un conseil proclame l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union

Le conseil présidentiel, un organisme composé de membres de factions rivales libyennes, a proclamé samedi l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union nationale qu’appelle de ses voeux l’ONU, bien qu’un vote de confiance requis du Parlement n’ait pas eu lieu.

Un homme agite le drapeau libyen, le 7 août 2015 à Benghazi. © Abdullah Doma/AFP

Un homme agite le drapeau libyen, le 7 août 2015 à Benghazi. © Abdullah Doma/AFP

Publié le 12 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans un communiqué diffusé samedi soir, le conseil a appelé les institutions libyennes « à prendre contact immédiatement avec le gouvernement d?union afin de mettre en place les modalités de passation des pouvoirs de manière pacifique et organisée ».

En outre, le conseil présidentiel (?) a appelé la communauté internationale, les organisations internationales et régionales, en particulier l?ONU, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique, l?Union africaine et l?Union européenne « à cesser toute relation avec les autorités exécutives ne découlant pas du gouvernement d?union ».

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La Libye est actuellement déchirée entre deux gouvernements qui se disputent le pouvoir. L’un, basé à Tripoli, la capitale, n’est pas reconnu par la communauté internationale. L’autre, basé dans l’est du pays, est le seul reconnu à ce jour internationalement.

Le pays risque de se trouver avec un troisième gouvernement dirigé par l’homme d’affaires libyen Fayez al-Sarraj, qui se trouve au Maroc et dont les ministres pressentis sont éparpillés dans différentes régions et certains hors de Libye.

Vote du Parlement

Les Nations unies avaient poussé à la création d’un gouvernement d’union nationale, accepté par certains membres des factions rivales mais rejeté par d’autres.

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En vertu d’un accord signé en décembre au Maroc, le conseil présidentiel a été créé et a proposé une équipe pour le gouvernement d’union de M. Farraj.

Mais toujours selon l’accord, pour entrer en fonction ce gouvernement d’union doit obtenir un vote de confiance de la part du Parlement reconnu par la communauté internationale basé à Tobrouk.

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Ce Parlement a rejeté le 25 janvier une première mouture du gouvernement d’union.

En février, un nouveau vote de confiance n’a pu avoir lieu, faute de quorum, ce qui bloque en théorie l’entrée en fonction du gouvernement d’union.

Pour justifier sa proclamation de samedi sur l’entrée en fonction du gouvernement d’union, le conseil présidentiel dit se baser sur le soutien d’une centaine de parlementaires du Parlement reconnu.

Ces derniers avaient affirmé avoir été « empêchés par la force » de voter et avoir « reçu des menaces ».

La proclamation du conseil présidentiel laisse de nombreuses zones d’ombre en l’absence d’un vote de confiance officiel.

Depuis la chute de son dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie au chaos, déchirée par les violences entre factions armées, une instabilité dont profite le groupe Etat islamique (EI) pour étendre son influence.

Les Occidentaux, inquiets de l’implantation de l’EI à quelques centaines de kilomètres seulement de l’Europe, se disent prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye à condition qu’un gouvernement d’union en fasse la demande.

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