Tunisie: un cabinet apolitique après un consensus sur la Constitution
Les islamistes au pouvoir en Tunisie ont détaillé lundi leur proposition pour sortir d’une profonde crise politique, en se disant favorables à la formation d’un gouvernement apolitique une fois un consensus trouvé sur la Constitution et les élections.
« Lorsqu’un accord (avec l’opposition, ndlr) aura été trouvé sur la Constitution, la loi électorale, l’instance en charge des élections, et les trois dates de la présidentielle — 1er et 2e tour– et des législatives, alors on pourra former un gouvernement d’indépendants », a déclaré à la radio Mosaïque FM, Ameur Larayedh, un des dirigeants du parti Ennahda.
Les islamistes d’Ennahda et l’opposition sont engagés dans un bras de fer depuis le 25 juillet et l’assassinat du député Mohamed Brahmi paralysant la vie politique et institutionnelle.
Les détracteurs des islamistes réclament la démission du cabinet actuel et la mise en place d’un gouvernement d’indépendants avant toute négociation sur la Constitution et les élections.
Les islamistes, qui étaient à l’origine opposés à la démission du gouvernement, admettent désormais que le Premier ministre Ali Larayedh et son équipe devront démissionner et laisser la place à des indépendants mais à condition que tous les désaccords soient réglés au préalable.
L’opposition a lancé samedi, avec une manifestation à Tunis, une « semaine du départ » pour arracher la démission du gouvernement mais la mobilisation a été beaucoup plus faible que les 6 et 13 août. Elle n’a pas annoncé d’autres grandes actions dans l’immédiat.
La rédaction de la Constitution est dans l’impasse depuis des mois faute d’un consensus réunissant les deux-tiers des députés.
La crise politique a par ailleurs conduit à un gel des travaux de la Constituante, élue en octobre 2011 et qui a pris près d’un an de retard sur le calendrier initial.
Le régime en place est accusé d’avoir failli sur le plan sécuritaire face à l’essor de la mouvance jihadiste, mais aussi dans le domaine économique, alors que les revendications sociales étaient au c?ur de la révolution de janvier 2011.
Le précédent gouvernement dirigé par Ennahda avait été poussé à la démission après l’assassinat d’un autre opposant, Chokri Belaïd.
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