Inondations au Soudan: à Khartoum, des habitants à la rue

L’état de dévastation à Charq ElNil fait penser aux suites d’un tremblement de terre plutôt qu’à des inondations. Dans ce quartier de Khartoum, les toits les plus lourds se sont effondrés et les maisons en brique ne sont plus que des tas de décombres.

Inondations au Soudan: à Khartoum, des habitants à la rue © AFP

Inondations au Soudan: à Khartoum, des habitants à la rue © AFP

Publié le 15 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Deux semaines après des inondations catastrophiques au Soudan, avec 53 morts et quelque 200. 000 sinistrés selon le ministère de l’Intérieur, les habitants de ce quartier ont toujours de l’eau boueuse jusqu’aux chevilles.

Charq ElNil est l’un des quartiers les plus touchés. « C’est dans la rue que j’habite maintenant », dit Jamaal Hamad, qui comme plusieurs dizaines d’autres habitants campent au bord de la route dans ce secteur à la fois résidentiel et agricole.

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Avec des lits sortis de leurs maisons, les sinistrés ont fabriqué des abris de fortune à l’aide de bouts de bois et de morceaux de tissu.

Ajab Mohammed Ali, un agriculteur, explique que les eaux formées par les fortes pluies qui ont débuté le 1er août avaient emporté sa charrette, son outil de travail.

Son âne a survécu.

Certains des animaux stationnent près des tentes de leurs maîtres, au beau milieu de la circulation.

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« Les vêtements que je porte, je les porte depuis le jour de la catastrophe », affirme un autre habitant, Mohammed Nayeem Adam, venu chercher de l’eau potable distribuée par deux jeunes hommes.

Il doit ensuite retrouver sa famille qui n’a pas pu s’extraire de « ce qui reste » de leur maison. « Ils ne peuvent pas sortir à cause de l’eau et de la boue », explique-t-il.

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De l’autre côté de la rue, Ali Ahmed Idriss, prévient le passant des dangers qui encombrent les rues.

« Fais attention », dit-il en montrant un tas de bois. « C’était les toilettes ».

Lui aussi vit désormais sur le bord de la route mais il est revenu « chez lui » pour voir ce qui pouvait être récupéré des décombres.

Seule une porte, jaune et bleu, tient encore debout.

« J’ai perdu mes chèvres », dit cet agriculteur. A côté de lui, un homme donne des coups de pelle pour évacuer des détritus, pour lui ces inondations sont une épreuve divine.

L’aide commence à arriver.

Le Croissant-Rouge soudanais a installé deux tentes dans la rue et selon les déplacés, cette organisation et d’autres ONG leur ont fourni de l’aide et distribuent de la nourriture tous les jours.

Une camionnette arrive avec du pain et quelques officiers de l’armée se rendent auprès des déplacés. Deux embarcations flottent dans la boue et plus loin, des membres du parti d’opposition Oumma chargent des camions avec de l’aide destinée aux sinistrés.

Dans un autre secteur de la capitale, relativement peu touché par les inondations, des volontaires ont envahi les locaux de Nafeer, un groupe de jeunes qui se sont organisés pour aider les sinistrés de Charq-ElNil et d’autres quartiers.

« Évidemment nous ne pouvons pas répondre à tous les besoins de la province de Khartoum », explique Mouaz Ibrahim, un médecin faisant partie des quelque 2. 000 volontaires de Nafeer.

Selon lui, les Soudanais qui le peuvent donnent nourriture, vêtements, moustiquaires, et même des dons en espèces.

Le local de Nafeer est rempli de stocks d’eau potable, de farine, de pâtes, de biscuits et de sucre.

Mais déjà de nouvelles pluies menacent.

« S’il pleut, nous ne savons pas ce que nous allons faire », affirme Aljna Ahmad Osmane, un des déplacés qui campent sur le bord de la route.

« Nous avons besoin d’une aide urgente, du gouvernement ou de n’importe qui », exhorte Aïcha Mohammed Al-Tayeb, une autre déplacée.

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