Mozambique : la police enquête sur l’existence d’un éventuel charnier

La police mozambicaine a annoncé vendredi enquêter sur la possible découverte d?un charnier contenant 120 cadavres dans le centre du pays, une zone en proie aux tensions militaires entre les troupes gouvernementales et la branche armée du principale parti d’opposition, la Renamo.

Patrouille de police à Beira au Mozambique le 16 novembre 2013. © AFP

Patrouille de police à Beira au Mozambique le 16 novembre 2013. © AFP

Publié le 29 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

Les médias locaux ont rapporté jeudi soir que des agriculteurs auraient découvert une fosse commune contenant des cadavres de villageois, une information confirmée à l’AFP par un représentant de la Renamo, l?ancienne rébellion de la guerre civile (1976-1992).

« Nous avons constitué un groupe pour quadriller la zone où la supposée fosse commune existerait. A ce stade, rien n’a été constaté », a avancé vendredi lors d’une conférence de presse Inacio Dina, le porte-parole de la police à Maputo, précisant qu’aucun villageois ne s?était manifesté à la police sur ce sujet.

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D’après le représentant de la Renamo qui s’exprime sous couvert d?anonymat par craintes de représailles, la fosse se situerait à Canda, près du parc naturel de Gorongosa, dans une zone dénommée « 76 ».

« La fosse contient 120 cadavres, assure-t-il à l’AFP qui l’a joint sur place. Le décompte a été fait à partir des têtes visibles, mais certains corps sont dans un état de décomposition avancée », indique-t-il, précisant que « ce sont des cadavres de villageois, de personnes qui se sont fait kidnappées, et non des forces armées. »

« La situation ici est alarmante, déplore-t-il. Beaucoup de personnes se font séquestrer puis tuer parce qu?elles sont soupçonnées d’aider la Renamo. » « Rien que depuis le 22 avril, estime-t-il, 25 personnes auraient disparu. Des individus en civil se présentent au marché et font comme s’ils achetaient des produits alors qu?en réalité ils cherchent à identifier des membres de la Renamo pour plus tard les séquestrer. »

Selon lui, la zone du charnier est proche de l?endroit où le leader de la Renamo, Afonso Dhlakama, se serait réfugié depuis octobre 2015, sans réapparaître publiquement depuis. Ce dernier conteste les élections présidentielle et législatives d’octobre 2014, remportées par le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975.

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Les affrontements se sont intensifiés depuis décembre, lorsque M. Dhlakama a annoncé qu’il prendrait le pouvoir dans le centre et le nord en mars ou avril, ce qui n’a pas eu lieu.

« Nous avons reçu des informations inquiétantes sur des confrontations armées en cours au Mozambique entre les forces nationales de sécurité et les membres de la Renamo », a déclaré également vendredi le porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l?Homme (HCDH), Rupert Colville, à Genève. « Des violations des droits de l’Homme, incluant des cas de disparitions forcées et d’exécutions sommaires, ont également été rapportées. »

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« Les forces de sécurité, ajouté M. Colville, ont été accusées d’exécutions sommaires, de pillages, de destruction de propriétés, de viols, de mauvais traitements, et d’autres violations des droits de l’Homme. D’après des sources fiables, au moins 14 représentants de la Renamo ont été tué où kidnappés par des individus non identifiés depuis le début de l’année ».

D?après le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés, plus de 10.000 personnes ont déjà fui au Malawi voisin au cours des quatre derniers mois. « Des attaques contre la police et les forces armées ont également été attribuées à la Renamo », a précisé le porte-parole du HCDH.

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