Libye : du pétrole exporté illégalement rendu au gouvernement d’union

Une cargaison de pétrole libyen exportée illégalement par les autorités non reconnues de ce pays a été rapatriée et placée sous le contrôle du gouvernement d’union reconnu internationalement, a indiqué dimanche la Compagnie nationale pétrolière (NOC).

Raffinerie, Brega, Libye, 6 avril 2014 © Hussein Malla/AP/SIPA

Raffinerie, Brega, Libye, 6 avril 2014 © Hussein Malla/AP/SIPA

Publié le 1 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Grâce à l’intervention de la communauté internationale, le Distya Ameya, un navire battant pavillon indien qui a tenté de transporter illégalement du pétrole libyen, a restitué sa cargaison à la Libye », a expliqué dans un communiqué le directeur de la NOC à Tripoli, Moustafa Sanallah.

Jeudi, l’ONU avait placé ce pétrolier indien sur une liste noire en estimant qu’il transportait du brut libyen « illégalement » pour le compte d’une autorité parallèle libyenne basée dans l’est du pays.

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La destination finale du pétrolier pourrait être les Emirats arabes unis et cette livraison viole un embargo sur les ventes de pétrole libyen par des entités autres que le nouveau gouvernement libyen d’unité nationale, avait indiqué un diplomate à New York.

Parti lundi de l’est de la Libye, le Distya Ameya se trouvait mardi au nord d’Al-Bayda (est), avant de faire route vers Malte puis de revenir vers les zones libyennes contrôlées par le gouvernement d’union pour rendre sa cargaison.

Cet « incident » doit être considéré comme « un avertissement clair » à tous les pétroliers et les sociétés exportant du pétrole libyen à travers d’autres canaux que ceux de la compagnie nationale, a averti M. Sanallah.

La compagnie nationale pétrolière a fait allégeance au nouveau gouvernement d’union installé à Tripoli depuis le 30 mars, un soutien de poids dans un pays qui compte les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique.

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Issu d’un accord politique signé entre certains représentants des factions rivales libyennes au Maroc fin 2015 sous l’égide de l’ONU, ce gouvernement d’union, bien que n’ayant toujours pas obtenu la confiance du Parlement basé à Tobrouk (est), est aujourd?hui considéré comme le seul légitime par de nombreux pays étrangers, notamment européens.

Mais un « gouvernement » parallèle rival et non reconnu installé à Al-Bayda continue de contrôler la plupart des régions de l’Est grâce à des forces qui lui sont loyales, notamment celles du controversé général Khalifa Haftar.

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Des groupes loyaux à ce « gouvernement » parallèle, notamment l’Union des travailleurs du secteur pétrolier, avaient défendu la légitimité des ventes pétrolières et dénoncé l?arraisonnement du pétrolier Distya Ameya par les autorités maltaises.

Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye a été livrée aux milices et à deux gouvernements et deux Parlements rivaux se disputant le pouvoir.

Ce chaos a entraîné une chute d’un tiers de sa production pétrolière qui était estimée à 1,6 million de barils par jour en 2011.

Selon le directeur de la NOC, « plus d’un million de barils par jour sont perdus pour des raisons politiques ».

« Durant les trois dernières années et jusqu?à avril 2016, nous avons perdu environ 75 milliards de dollars (65,5 milliards d’euros) (…) à cause des blocages des terminaux et des pipelines par des milices », a-t-il fait savoir.

Rapporté à la population, « cela équivaut à un manque à gagner de 20.000 dollars par adulte (17.465 euros) », a-t-il insisté dans un pays où la population est en proie à des difficultés économiques quotidiennes.

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