Burundi : un collectif de journalistes veut continuer d’informer « pour que le monde sache »

Un collectif de journalistes burundais actif sur les réseaux sociaux a promis samedi qu’il allait continuer d’informer « pour que le monde sache » ce qui se passe au Burundi, une année après la destruction des radios indépendantes, au plus fort de la crise que traverse le pays.

Arrestation d’un homme par la police après une attaque à la grenade à Bujumbura au Burundi, le 3 février 2016. © STR/AP/SIPA

Arrestation d’un homme par la police après une attaque à la grenade à Bujumbura au Burundi, le 3 février 2016. © STR/AP/SIPA

Publié le 14 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Au nom de la liberté d’informer, en solidarité avec nos confrères exilés et en mémoire de celles et ceux qui sont morts, le collectif SOS Médias Burundi est plus que jamais déterminé à poursuivre sa mission d’information, pour que le monde sache », écrit le collectif SOS Médias Burundi dans un communiqué parvenu à l’AFP samedi.

« Il y a un an, (…) les principales radios privées du Burundi étaient détruites à l’arme lourde, pillées et incendiées, les journalistes et les responsables de ces médias sont devenus des parias », a dénoncé ce groupe composé de jeunes journalistes qui n’ont pas fui le pays, travaillent sous couvert de l’anonymat et sont devenus au fil des mois une des rares sources fiable sur l’actualité burundaise.

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« Couvrir la ‘#BurundiCrisis’ en 2.0 »

Le Burundi, considéré jusqu’alors comme l’un des rares pays des Grands lacs doté d’une presse libre et indépendante, a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet.

Lors de la tentative avortée de putsch des 13 et 14 mai 2015, la radio Rema, proche du pouvoir, a été détruite par des mutins. Puis trois radios indépendantes, Bonesha Fm, Isanganiro et la RPA, ainsi que la radio télévision Renaissance, toutes accusées d’avoir partie liée avec l’insurrection et la tentative de putsch, ont été attaquées à la roquette par les forces loyalistes, selon des témoins. Des faits que le pouvoir a toujours nié.

Craignant la répression, une centaine de journalistes on fui en exil, « mais un petit nombre est resté (au Burundi) et s’est organisé en résistance, (…), et comme nous n’avions plus de micros, ni de studios, il nous restait nos smartphones pour couvrir la  ‘#BurundiCrisis’ en 2.0 », poursuivent-ils.

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« Parfois on n’ose même pas s’approcher de peur de représailles »

Les journalistes de SOS Médias Burundi décrivent des conditions de travail très dures en raison de l’hostilité affichée par l’administration et parfois par les forces de l’ordre: « Lorsqu’il y a des violences, par exemple, il faut faire attention. Parfois on n’ose même pas s’approcher de peur de représailles ».

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Aujourd’hui, ils sont suivis par plus de 15.000 personnes sur Twitter et 30.000 sur Facebook.

Depuis, deux des cinq radios (Rema et Isanganiro) ont eu l’autorisation de réémettre après « avoir signé un acte d’engagement limitant leur ligne éditoriale », selon RSF vendredi, qui a appelé le gouvernement « à fournir des garanties de sécurité aux journalistes en exil ».

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