Rafale: la France vend 24 appareils à l’Egypte, signature lundi
La France va conclure lundi le premier contrat à l’exportation de son fleuron aéronautique, le Rafale, dont 24 exemplaires vont être vendus à l’Egypte, mettant un terme à des années d’espoirs déçus.
« L’avion de combat Rafale remporte son premier contrat à l’export », a salué le chef de l’Etat François Hollande. « La signature interviendra le 16 février au Caire. J’ai demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de signer au nom de la France », a-t-il précisé.
La vente porte sur 24 appareils ainsi qu’une frégate multimissions FREMM, fabriqué par le groupe DCNS, pour un montant de 5,2 milliards d’euros.
Un peu plus tôt, le ministère de la Défense avait indiqué que M. Le Drian se rendrait « lundi au Caire pour la signature avec le président Abdel Fattah al-Sissi ».
M. Hollande a estimé jeudi à Bruxelles que ce contrat de vente d’avions Rafale à l’Egypte pourrait constituer « un élément de conviction supplémentaire » pour des contrats avec d’autres pays, évoquant « plusieurs pistes — Inde, Qatar–.
Le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier a remercié l’Egypte de sa « confiance » et Paris de son « soutien politique » en vue de son exportation.
L’Egypte a acquis depuis les années 1970 des Mirage 5, des ‘Alpha Jet et des Mirage 2000, tous produits par Dassault Aviation.
Cette première vente à l’exportation du Rafale a été menée en un temps record.
Tout commence, selon le ministère de la Défense, en septembre dernier lorsque M. Le Drian rencontre le président égyptien au Caire, qui évoque pour la première fois l’acquisition de Rafale et de frégate multi missions.
Au retour, Le Drian mandate une équipe de négociation autour des industriels impliqués, Dassault Aviation, MBDA pour les missiles et DCNS, ainsi que son cabinet.
– Succès rapide et crucial pour Dassault –
En novembre, lors d’une visite à Paris, M. al-Sissi précise ses intentions : 24 Rafale et une frégate. Puis il indique en janvier dernier sa volonté d’aller vite et invite M. Le Drian à inaugurer avec la frégate le deuxième canal de Suez, le 2 août prochain.
L’affaire est finalement bouclée cette semaine. Vendredi dernier, les Egyptiens donnent leur accord et acceptent de soumettre le projet d’accord au président al-Sissi, qui donne son feu vert définitif ce jeudi.
Ce premier succès est crucial pour le constructeur Dassault Aviation, qui doit pérenniser la chaîne de production de l’appareil, mais aussi pour l’Etat français, qui appuyait le budget de la défense sur la vente de l’appareil à l’exportation.
La Loi de programmation militaire (LPM) prévoit ainsi explicitement que des « livraisons à l’exportation (sont) également prévues permettant d’atteindre une cadence de production satisfaisante ». Le Rafale n’avait jusqu’ici pas réussi à se vendre à l’exportation. Il avait subi un échec cuisant au Maroc, pourtant très lié à la France, puis a perdu coup sur coup en Suisse (2011) et au Brésil (2013).
M. Trappier, avait dès samedi dernier indiqué dans Le Figaro que l’avionneur était en passe de « réussir le premier contrat export du Rafale ». Il avait également indiqué que d’autres pays de la région pourraient être preneurs, alors que Dassault est en négociations depuis 2012 avec l’Inde pour la vente de 126 appareils.
« Nous avons plusieurs prospects au Moyen-Orient qui sont très actifs », a-t-il indiqué. « Nous menons un travail de fond avec l’Inde dans un dossier très complexe en termes de montage industriel. Et nous avons des campagnes Rafale plus lointaines, y compris en Europe ».
Outre l’Inde, la vente de 36 Rafale est actuellement en négociations avec le Qatar, et des discussions avec les Emirats Arabes Unis entamées en 2008 pourraient encore aboutir.
Enfin, l’avionneur a ouvert récemment un bureau à Bruxelles pour se positionner en vue du remplacement des F-16 belges vieillissants.
Construit en collaboration par Dassault, qui supervise 60% de la valeur de l’avion, l’électronicien Thales (22%) et le motoriste Snecma (groupe Safran, 18%), le Rafale est destiné à être l’avion de combat français jusqu’en 2040.
Quelque 500 entreprises françaises participent au programme.
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