Centrafrique: la lutte contre l’impunité, préalable à toute aide
Le nouveau représentant des Nations unies en Centrafrique, Babacar Gaye, a averti le régime de Bangui, livré au chaos depuis la prise du pouvoir en mars par l’ex-rébellion Séléka, que toute aide internationale avait pour préalable la lutte « contre l’impunité ».
« Avant même que nous n’aidions le gouvernement, il faut tout d’abord qu’il y ait une volonté affirmée de ceux qui ont libremement choisi d’être les dirigeants actuellement de ce pays de mettre fin à l’impunité », a déclaré le général sénégalais Babacar Gaye mercredi soir, lors d’une conférence de presse à l’occasion de sa prise de fonction comme Représentant spécial et chef du Bureau intégré de l’ONU en Centrafrique (Binuca).
« il existe probablement des moyens dans les différents pays où il existe des fonds et des agences qui pourront sans doute donner (. . . ) mais il faut qu’il y ait une volonté affichée et permanente de mettre fin à l’impunité », a insisté le représentant spécial de l’ONU, assurant que « les souffrances des populations centrafricaines, les violations répétées des droits de l’Homme, étaient sa préoccupation ».
Mardi, cinq ONG françaises ont dénoncé l’ »abandon » de la Centrafrique par la communauté internationale qui conditionne son aide à un retour de la sécurité.
Dans un communiqué commun, Médecins sans frontières (MSF), Action contre la faim (ACF), Médecins du monde (MDM), Première urgence-Aide médicale internationale (PU-AMI) et Solidarités International (SI), ont fustigé « l’insuffisance de la présence des Nations unies sur le terrain et le manque de financement par la grande majorité des bailleurs de fonds », dont certains « conditionnent leurs financements à venir à une réinstauration de la sécurité », un statu quo « aussi incompréhensible qu’inacceptable ».
Selon ces l’ONG, la pénurie alimentaire menace, après de mauvaises récoltes en 2012. Les réserves -tout comme les stocks de médicaments du pays- ont ensuite souvent été pillées, soit par des nomades, soit par la rébellion Séléka qui a pris le pouvoir en mars et dont certains combattants multiplient depuis les exactions (pillages, rackets, viols, meurtres), suivant des témoignages.
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