Guinée équatoriale : la présidence surprise par la demande en France d’un procès de Teodorin Obiang

La présidence de Guinée équatoriale s’est dite « surprise » samedi après la demande du parquet national financier (PNF) français de renvoyer en procès Teodorin Obiang, le fils du chef de l’Etat, soupçonné de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine immobilier et mobilier considérable.

Teodorín Nguema Obiang Mangue, le fils du président de Guinée équatoriale, le 24 juin 2013. © Jerome Leroy/AFP

Teodorín Nguema Obiang Mangue, le fils du président de Guinée équatoriale, le 24 juin 2013. © Jerome Leroy/AFP

Publié le 28 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous sommes surpris du fait que cette demande du PNF est apparue immédiatement après des élections complètement démocratiques (…) lors desquelles la plupart du peuple de la Guinée équatoriale a à nouveau élu librement » Teodoro Obiang Nguema, qui a remporté 93,7% des voix à la présidentielle du 24 avril, a affirmé la présidence dans un communiqué lu à la radio nationale.

D’autre part, la présidence estime que la venue du fondateur du parti français d’extrême droite Front national, Jean-Marie Le Pen, « citoyen français illustre dans notre pays », à la cérémonie d’investiture de M. Obiang Nguema à Malabo le 20 mai, « a été en partie la cause de la réaction immédiate du PNF, qui (…) a accéléré les démarches qui sont en cours depuis plusieurs années ».

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« Nous exprimons notre rejet absolu et total du fait qu?une institution d?un autre pays (…) méprise la figure institutionnelle qu’est notre deuxième vice-président », Teodorin Obiang, et « ignore l?immunité juridictionnelle d’un des plus hauts représentants d?un État souverain ».

« Ni les institutions ni la justice de la Guinée équatoriale ne tiennent compte des décisions d?un organisme particulier appartenant à un autre pays, comme c?est le cas du PNF », a ajouté le communiqué.

Le 23 mai, le parquet français a requis le renvoi de Teodorin Obiang devant le tribunal correctionnel pour blanchiment de corruption, détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et abus de confiance. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider de son renvoi ou non.

Teodorin Obiang a été mis en examen en mars 2014 par la justice française, qui le soupçonne de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine estimé à plusieurs centaines de millions d’euros.

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Il a demandé l’annulation de sa mise en examen, invoquant son statut de vice-président chargé de la Défense et de la Sécurité qui lui octroyait à ses yeux une immunité.

Mais la Cour de cassation l’a débouté en décembre, estimant que les faits imputés relèvent de sa vie privée en France et sont donc détachables des fonctions étatiques protégées par la coutume internationale.

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Le régime de son père, qui dirige depuis 1979 d’une main de fer ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale, est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l’Homme pour la répression des opposants, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l’ampleur de la corruption.

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