Cameroun: deux ONG réclament une enquête sur un projet de culture de palmiers à huile
Greenpeace International et l’institut Oakland ont demandé jeudi dans un communiqué « une enquête approfondie » sur la société américaine Herakles Farms, qui mène au Cameroun un projet controversé de culture de palmiers à huile.
Les deux ONG avaient publié en mai un rapport accablant contre Herakles Farms, affirmant que « des employés d’Herakles Farms auraient pris part à des activités de corruption, versé des pots-de-vin (. . . ) pour rallier un plus grand soutien en faveur du projet au Cameroun ».
« Les autorités américaines sont au courant des allégations de corruption et Greenpeace et Oakland Institute pensent que les gouvernements des Etats-Unis et du Cameroun devraient mener une enquête approfondie sur ces accusations » portées contre Herakles, écrit le communiqué.
En 2009, le gouvernement camerounais avait signé avec Herakles Farms un accord de principe pour une concession de plus de 73. 000 hectares dans le sud-ouest pour la culture du palmier à huile.
Un rapport du ministère des forêts camerounais reprochait fin avril à la société américaine Herakles Farms des méthodes « d’intimidation et de corruption » pour acquérir des terres au Cameroun.
Fin mai, les autorités camerounaises avaient décidé de suspendre les activités d’Herakles, parlant d’ »atteintes à la réglementation forestière et des revendications récurrentes des populations riveraines », qui avaient manifesté à plusieurs reprises leur opposition au projet.
Mais le même ministre a levé cette suspension le 29 mai, sans donner d’explication. Dans leur communiqué, Greenpeace et l’institut Oakland se disent « profondément préoccupés » par ce revirement.
« C’est incompréhensible(. . . ) nous avons l’impression que le gouvernement du Cameroun est en train d’encourager cette société à bafouer la législation nationale et les droits des populations locales », a réagi dans un autre communiqué Ludovic Miaro III, responsable de la filière huile de palme pour le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Afrique centrale.
« Si ce projet n’est pas arrêté, les plantations de palmiers à huile d’Herakles Farms constitueraient un très mauvais exemple pour les investisseurs sur la façon dont les projets agro-industriels à grande échelle peuvent être menés sur le continent », affirment Greenpeace et l’institut Oakland.
En septembre, ces deux ONG avaient déjà demandé l’arrêt du projet, redoutant notamment « la mise en péril d’écosystèmes uniques », et de moyens de subsistance pour les populations.
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