Le Soudan du Sud accepte le déploiement d’une force régionale

Le Soudan du Sud a accepté vendredi le principe de l’envoi sur son territoire d’une force régionale suite à de récents affrontements dans sa capitale Juba, ayant mis en péril un fragile accord de paix, a affirmé le secrétaire exécutif de l’organisation des États d’Afrique de l’Est (Igad).

Des habitants de Djouba, la capitale du Soudan du Sud, cherchant refuge dans le camp du Programme alimentaire mondial le 10 juillet 2016. © Sinisa Marolt/AP/SIPA

Des habitants de Djouba, la capitale du Soudan du Sud, cherchant refuge dans le camp du Programme alimentaire mondial le 10 juillet 2016. © Sinisa Marolt/AP/SIPA

Publié le 5 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le gouvernement du Soudan du Sud a accepté », a déclaré à la presse le secrétaire exécutif de l’Igad Mahboub Maalim à l’issue d’un sommet à Addis Abeba, précisant que les modalités du déploiement, dont l’ampleur du contingent ainsi que son mandat, doivent encore faire l’objet de discussions avec Juba.

« Les chefs d’État ont demandé aux chefs d’état-major des pays membres de se rendre à Juba et de travailler avec le gouvernement sud-soudanais pour déterminer les modalités exactes de cette force », qui pourrait avoir pour rôle d’aider à la mise en œuvre de l’accord de paix d’août 2015, ainsi que la « protection des civils et des questions humanitaires », a précisé M. Maalim.

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Une fois un accord trouvé sur cette « force de protection », qui viendra renforcer les 12 000 Casques bleus déjà présents au Soudan du Sud, il sera soumis au Conseil de sécurité de l’ONU.

L’annonce de M. Maalim est une relative surprise : le président Salva Kiir avait martelé, dans la foulée des combats entre ses troupes et celles de l’ancien vice-président Riek Machar (8-11 juillet), être farouchement opposé au déploiement de nouvelles troupes étrangères dans son pays.

Et à la sortie du sommet, certains diplomates interprétaient l’apparente bonne volonté du gouvernement sud-soudanais comme un stratagème visant à gagner du temps et craignaient que la mise en place de cette force ne se perde dans des discussions sans fin.

« Je vois la possibilité que cette force soit repoussée indéfiniment », confiait notamment un diplomate occidental.

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La mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) a été critiquée pour ne pas avoir réussi à endiguer les récents combats à Juba, qui ont fait plus de 300 morts et au moins 60 000 réfugiés.

L’Union africaine, lors de son dernier sommet mi-juillet, s’était prononcée en faveur de l’envoi d’une « force régionale de protection » avec un mandat plus robuste que la Minuss. L’Ethiopie, le Kenya et le Rwanda s’étaient dits prêts à fournir des troupes dans le cadre de cette force régionale.

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Riek Machar a fui Juba dans la foulée des affrontements de juillet et le président Kiir a ensuite annoncé son remplacement à la vice-présidence par le ministre des Mines du gouvernement d’union nationale, Taban Deng. C’est ce dernier qui représentait le gouvernement sud-soudanais au sommet d’Addis Abeba.

L’Igad a appelé M. Machar a rentrer à Juba et M. Deng aurait offert de rendre le poste de vice-président à M. Machar s’il répondait à cet appel, selon Mahboub Maalim.

Les récents combats ont coïncidé avec le cinquième anniversaire de l’accession à l’indépendance du pays, en proie depuis décembre 2013 à une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de mort et 2,5 millions de déplacés. Selon l’ONU, six millions de Sud-Soudanais, sur une population de 11 millions, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.

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