Afrique du Sud : l’opposition négocie pour former des coalitions
Le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance Démocratique a démarré dimanche des négociations avec d’autres partis pour obtenir la majorité absolue et former un gouvernement dans les grandes villes où il est arrivé en tête, a indiqué dimanche à l’AFP un responsable du parti.
« Des discussions informelles ont déjà eu lieu au centre de compilation des résultats. Nous sommes maintenant en train d’organiser des réunions », a déclaré à l’AFP James Selfe, un député de la DA en charge des discussions, sans préciser le nom des formations courtisées.
L’Alliance Démocratique est arrivée en tête des élections municipales dans la capitale Pretoria, avec 93 sièges (sur 214), contre 89 pour le Congrès National Africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994.
Faute de majorité absolue, les deux partis vont assurément discuter avec le troisième acteur de cette élection: les Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti de la gauche radicale qui a obtenu 25 sièges.
Vendredi, le leader populiste de l’EFF, Julius Malema s’est dit ouvert à des coalitions, « sauf avec l’ANC ».
Mais cette posture est mise à mal par des révélations de l’hebdomadaire sud-africain Sunday Times qui indique dimanche que l’ANC a d’ores et déjà lancé des négociations avec l’EFF à Pretoria.
Tous les scénarios sont donc possibles dans la capitale: une alliance contre nature entre les libéraux de la DA et les socialistes de l’EFF ou une coalition ANC-EFF, plus logique politiquement mais difficile à assumer pour Julius Malema, très critique envers le président Zuma depuis deux ans.
« Je ne pense pas que l’EFF soit le meilleur partenaire pour la DA, leurs idées sont diamétralement opposées sur chaque question et cela pourrait être instable à long terme », estime l’analyste politique indépendant Daniel Silke.
« Avec l’EFF, nous voulons assurer de bons services publics pour les habitants et particulièrement pour les plus pauvres. Il n’y a pas de barrière idéologique sur ces questions avec l’EFF », assure pourtant James Selfe pour le compte de la DA.
L’incertitude plane également sur la plus grande ville du pays, Johannesburg, où l’ANC est arrivé en tête mais doit trouver 15 sièges (sur 270) pour gouverner.
Là encore, l’EFF de Malema, fort de ses 30 sièges, sera assidûment courtisé dans les prochains jours.
Enfin à Port Elizabeth, sixième métropole du pays, où la DA n’a besoin que de quatre sièges (sur 120) pour gouverner, la donne devrait être plus simple et le parti d’opposition devrait pouvoir s’allier avec plusieurs petites formations.
Ces élections municipales ont constitué un revers historique pour l’ANC qui a obtenu moins de 54% des voix au niveau national, son score le plus bas depuis son arrivée au pouvoir il y a 22 ans.
Les partis disposent de deux semaines pour former leurs coalitions et ensuite élire les nouveaux conseils municipaux.
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