Gabon : démonstration de force du président sortant au lancement de la campagne

La campagne présidentielle au Gabon a officiellement commencé samedi à quinze jours du scrutin à un tour du 27 août, avec une nouvelle démonstration de force du président sortant Ali Bongo Ondimba face à 13 rivaux qui peinent à trouver des espaces d’expression.

Ali Bongo Ondimba, président du Gabon à Paris le 10 Novembre 2015. © Francois Mori/AP/SIPA

Ali Bongo Ondimba, président du Gabon à Paris le 10 Novembre 2015. © Francois Mori/AP/SIPA

Publié le 13 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Ali, changeons ensemble »: d’innombrables affiches avec la photo du président ont été accrochées dans la nuit à intervalles très réguliers sur des kilomètres de front de mer à Libreville, alors que le matériel électoral de ses adversaires était quasi-invisible.

Les ambassades de France et des Etats-Unis, la délégation de l’Union européenne et le représentant des Nations unies ont demandé aux autorités gabonaises d’ »assurer la liberté d’expression, d’association et de réunion, ainsi qu’un accès équitable aux médias publics » lors de cette élection, dans un communiqué conjoint de vendredi, également signé par les ambassades d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie.

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Des milliers de personnes attendaient le président sortant dans le stade de l’Amitié près de Libreville où Ali Bongo doit prononcer un discours vers 18H00 GMT, a observé l’AFP. Des groupes comme les rappeurs de Tempête du désert ont chanté ses louanges entre deux discours politiques.

« Pendant qu’il achète des avions (…) des Ferrari, des Rolls Royce avec votre argent, vous, vous n’avez pas de route, pas d’écoles, pas de routes », a accusé l’un de ses principaux rivaux, Jean Ping, lors de deux meetings dans la région de Lambaréné (centre) en pays Myéné, son ethnie maternelle, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Les affiches du président candidat ont été accrochées cette nuit à Libreville par des militaires, pendant que d’autres déchiraient nos affiches », a accusé M. Ping, ancien ministre et haut-responsable de l’Union africaine, également ex-beau frère du président.

Ex-président de l’Assemblée nationale et également candidat, Guy Nzouba Ndama a reporté le meeting qu’il devait tenir samedi à Libreville dans un autre stade, faute d’autorisation du pouvoir, assure son entourage, qui évoque une nouvelle demande pour lundi.

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« Le changement c’est moi », mes adversaires « ont peur » car ils n’ont « aucune chance » de gagner l’élection à un tour, proclamait déjà vendredi le président sortant dans un entretien à l’AFP.

Ses adversaires ont présenté dans la discrétion leur programme, souvent axé sur des réformes constitutionnelles. Un autre rival de poids, l’ex-Premier ministre Casimir Oye Mba, promet ainsi d’instaurer une élection à deux tours.

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Ces opposants septuagénaires sont d’anciens proches du père et prédécesseur d’Ali Bongo, Omar Bongo, au pouvoir pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009.

Ils affirment qu’Ali Bongo, 57 ans, est un enfant du Nigeria adopté par Omar Bongo et qu’il ne peut être de ce fait président de la République gabonaise. Ils ont été déboutés de tous leurs recours.

D’ici l’élection du 27 août, 628.124 électeurs gabonais sont invités à venir retirer leur carte électorale dans ce petit état francophone d’Afrique centrale producteur de pétrole.

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