Près d’un million de Sud-Soudanais réfugiés, dans des conditions difficiles
Près d’un million de Sud-Soudanais, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui la guerre civile vers les pays voisins, où ils vivent dans des camps surpeuplés, a rapporté l’ONU lundi.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a souligné la difficulté des agences humanitaires et des pays de la région à faire face au nouvel afflux de réfugiés provoqué par les combats meurtriers de Juba, début juillet, entre les forces du président Salva Kiir et les troupes loyales à l’ancien vice-président Riek Machar.
« Avec des réfugiés qui fuient le Soudan du Sud par milliers, les pays voisins sont mis à rude épreuve, sous le poids conjugué de nombreux nouveaux arrivants et d’opérations (humanitaires) largement sous-financées », a averti le HCR dans un communiqué lundi.
« Il y a déjà 930.000 réfugiés (sud-soudanais) dans la région, et de nouveaux viennent grossir leurs rangs chaque jour », poursuit le HCR.
Prenant l’exemple du nouveau camp de Yumbe, en Ouganda, prévu pour accueillir 100.000 personnes, le HCR a expliqué qu’il avait besoin d’un financement urgent pour « accélérer le transfèrement de plus de 45.000 réfugiés (à Yumbe) depuis les centres de réception et de transit complètement saturés ».
« Quand de si nombreuses personnes vivent dans une telle promiscuité, la probabilité qu’une épidémie se déclare est très élevée », a alerté le HCR.
En outre, le HCR a indiqué n’avoir reçu qu’un cinquième des 545 millions d’euros nécessaires pour abriter les 930.000 réfugiés répartis dans six pays de la région, ainsi que les quelque 1,6 million de déplacés vivant dans des camps au Soudan du Sud.
Indépendant depuis 2011 après une guerre de plus de 20 ans avec Khartoum, le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile meurtrière et dévastatrice en décembre 2013.
En août 2015, les belligérants ont signé un accord de paix, sous forte pression internationale, et convenu de mettre en place des institutions de transition, notamment un gouvernement d’union nationale devant organiser des élections.
Mais les armes ne se sont jamais complètement tues dans le pays et, en juillet, des combats à l’arme lourde à Juba accompagnés de nombreux viols, y compris sur des bases ethniques, ont fait craindre l’échec du processus de paix et de nouveaux combats à grande échelle dans le pays.
Vendredi, l’ONU a autorisé le déploiement de 4.000 Casques bleus supplémentaires, dotés d’un mandat robuste, pour pacifier Juba et venir en aide aux 12.000 hommes de sa mission (Minuss) dans le pays.
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