Mali: une dizaine de morts dans des affrontements entre signataires de l’accord de paix

Des affrontements entres groupes armés signataires de l’accord de paix au Mali ont fait une dizaine de morts dans le nord du pays, où la situation restait tendue.

Un Casque bleu à Kidal, le 28 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Un Casque bleu à Kidal, le 28 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 18 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les accrochages, entre combattants du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) et Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) se sont produits vendredi à Intachdayte, à 85 km au nord-est de Kidal, selon ces sources et une autre source de sécurité étrangère.

« Nous avons perdu six hommes et un autre est porté disparu », a déclaré à l’AFP Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA.

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« Nous avons emporté un important lot de matériel de guerre, dix véhicules. Il y a eu 15 tués. C’est une base du chef d’état-major du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, composante de la CMA) et de la CMA, Mohamed Najim, qui a été attaquée », a affirmé un combattant du Gatia, Mohamed Ag Télouf.

Dans un communiqué publié samedi, la CMA affirme que c’est le Gatia qui l’a attaquée vendredi à Intachdayte, dénonçant « une ènième violation du cessez-le-feu » par les groupes pro-gouvernementaux et « prévient qu’elle ne peut demeurer indifférente à ces agressions des milices qui bénéficient des équipements et de la logistique de l’armée nationale du Mali ».

« La situation est tendue dans la région de Kidal samedi. Les groupes ont le doigt sur la gâchette, et l’ONU fait tout pour que la situation s’apaise », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire étrangère contactée dans le Nord.

« La ville de Kidal est calme, mais la tension persiste entre les groupes en dehors de la ville. Les civils surtout ont peur », a indiqué de son côté un élu municipal de Kidal.

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Des affrontements meurtriers entre la CMA et le Gatia s’étaient déjà produits en août pour le contrôle de Kidal, bastion de l’ex-rébellion. Des réunions s’étaient ensuite tenues entre les protagonistes à Bamako, sans régler le différend.

La situation s’est récemment dégradée dans le nord du Mali en raison d’une tribalisation accrue des rivalités, selon les analystes.

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Un nouveau groupe qui a fait scission du MNLA, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), centré sur la région de Ménaka, près de la frontière nigérienne, a marqué son rapprochement avec le Gatia, manifesté par un communiqué conjoint vendredi évoquant notamment l’organisation de patrouilles conjointes pour lutter contre l’insécurité.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

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