Guinée: des blessés lors d’une marche de l’opposition à Conakry

Plusieurs personnes dont au moins cinq membres des forces de l’ordre ont été blessées jeudi à Conakry dans des heurts lors d’une marche d’opposants manifestant contre un décret fixant au 30 juin la date des législatives en Guinée, a-t-on appris de sources concordantes.

Guinée: des blessés lors d’une marche de l’opposition à Conakry © AFP

Guinée: des blessés lors d’une marche de l’opposition à Conakry © AFP

Publié le 3 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Au moins 21 personnes ont été blessées à Conakry lors de cette marche marquée également par « des cas d’agression », a indiqué jeudi le gouvernement dans un communiqué, sans donner plus de détail.

« Au moins cinq agents des forces de l’ordre ont été blessés dont un poignardé » lors de cette manifestation au cours de laquelle « plusieurs véhicules ont été endommagés dont deux incendiés », selon le gouvernement.

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Le porte-parole de la gendarmerie, le commandant Mamadou Alpha Barry, a précisé à l’AFP que « deux gendarmes et deux policiers, grièvement blessés par les manifestants » étaient « entre la vie et la mort ».

« Nous ne pouvons pas vous donner un chiffre précis, retenez seulement qu’il y a des dizaines de blessés », avait de son côté déclaré l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, chef de l’opposition, après la dispersion des opposants qui ont tenté par milliers, depuis plusieurs quartiers, de se rassembler pour ensuite marcher en ville.

Un journaliste de l’AFP a lui-même vu plusieurs blessés, après des heurts entre opposants et forces de l’ordre, suivis de bousculades dans un quartier de la banlieue), en direction d’une autoroute qui est une artère essentielle pour la circulation à Conakry.

Les opposants entendaient suivre un itinéraire interdit par les autorités, qui avaient fixé un autre trajet pour cette marche.

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« Nous avons reçu (pour) instructions d’empêcher les manifestants de marcher sur l’autoroute, il y a un autre itinéraire qui a été autorisé par les autorités guinéennes, nous n’avons fait qu’appliquer des instructions », a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Ansoumane Camara, un responsable de la police.

Le cortège conduit par M. Diallo et d’autres dirigeants de l’opposition tentait de se rendre près de l’aéroport pour lancer la marche mais il a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes, matraques et canon à eau. Les heurts ont été suivis d’une importante bousculade. Des feux ont été allumés sur les voies.

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Auparavant, deux jeunes avaient été blessés dans un autre quartier de banlieue, Hamdallaye, où les heurts ont commencé avec les forces de l’ordre alors que des militants de l’opposition tentaient de se rendre sur le site de rassemblement interdit.

Le porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara, s’était déclaré jeudi matin inquiet de la décision de l’opposition de ne pas respecter l’itinéraire décidé par les autorités.

Les législatives, fixées au 30 juin, sont attendues depuis 2011 en Guinée. Faute de consensus avec l’opposition sur l’organisation d’un scrutin « libre et transparent », elles ont été maintes fois repoussées.

L’opposition a organisé ces derniers mois des manifestations, pour réclamer des élections législatives « libres et transparentes », qui ont dégénéré en violences meurtrières.

Le 24 avril, gouvernement, majorité présidentielle et opposition avaient appelé « à la retenue » lors des manifestations de rue, dans une déclaration commune. Mais, le lendemain une nouvelle manifestation de l’opposition avait fait un mort et plusieurs blessés.

Le 29 avril, le Conseil de sécurité de l’ONU s’était dit « inquiet de l’instabilité » en Guinée et avait appelé au calme pouvoir et opposition.

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