Le Sénégal et la France renforcent la coopération contre le « terrorisme »
Les ministres français et sénégalais de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve et Abdoulaye Daouda Diallo, ont annoncé vendredi un renforcement de la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre le « terrorisme », lors d’une visite de M. Cazeneuve à Dakar.
Le Sénégal, jusqu’à présent épargné par les attentats jihadistes, a renforcé les mesures de sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après ceux qui ont frappé d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, depuis le début de l’année.
Les deux pays « échangent des informations en vue du démantèlement de groupes » jihadistes, a affirmé le ministre français à la presse, lors d’une déclaration conjointe avec son homologue sénégalais.
Ils agissent également ensemble « sur internet pour mettre fin à la propagande » islamiste radicale, a-t-il ajouté, dans une possible allusion au Franco-Sénégalais Omar Diaby, auteur de nombreuses vidéos sur la Toile, et considéré par la France comme un important recruteur de candidats au jihad en Syrie. Il a été désigné en septembre par le département d’État américain comme « terroriste international ».
Les deux ministres ont signé un document sur la coopération bilatérale de sécurité qui prolonge une convention datant de novembre 2013.
« Ce qui est nouveau, c’est l’intensification de la coopération entre nos deux pays et surtout la lutte contre le banditisme et le terrorisme », a indiqué M. Diallo.
Une dizaine de personnes, dont plusieurs imams, avaient été arrêtées en octobre 2015 au Sénégal pour « affinités avérées » Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le groupe État islamique (EI).
Parmi elles, l’imam Ibrahima Sèye a été condamné le 1er juin à un an de prison par le tribunal de Kolda (sud) pour « apologie du terrorisme », une peine jugée insuffisamment sévère par le parquet, qui a fait appel.
Un mouvement citoyen, le Forum du justiciable, s’est inquiété du fait que les autres personnes arrêtées étaient toujours détenues près d’un an après, sans information officielle sur la date de leur jugement. Il a rappelé dans un communiqué que « toute personne arrêtée a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable par une juridiction impartiale ».
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