Égypte : un an après l’attentat contre un avion russe, le pays se souvient
Un an après l’attentat contre un avion russe dans le Sinaï, revendiqué par l’État islamique (EI), l’Égypte a rendu hommage aux 224 victimes en espérant des jours meilleurs pour le tourisme.
Une messe pour les victimes, en majorité russes, a été donnée lundi matin dans la cathédrale orthodoxe de Charm el-Cheikh, la station balnéaire d’où est parti l’avion qui a disparu peu après le décollage le 31 octobre 2015.
La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de Russie et de plusieurs responsables égyptiens, en partie en russe, et a été retransmise en direct sur plusieurs chaînes nationales.
Un hommage a également été rendu aux victimes en Russie dans la matinée. Leurs familles ont commémoré l’anniversaire du drame à Saint-Pétersbourg en allumant des bougies dans la cathédrale Saint-Isaac et en observant une minute de silence, tandis qu’à Moscou, le patriarche de l’Église orthodoxe russe Kirill a conduit une prière.
La veille au soir à Charm el-Cheikh, des bougies avaient été allumées lors d’une cérémonie officielle en mémoire des victimes, dont les noms ont été lus publiquement.
Le ministre égyptien de l’Aviation civile, Chérif Fathy, avait présenté « une nouvelle fois (ses) condoléances » pour les vies perdues dans le drame.
« Cette tristesse est toujours présente et ne partira jamais, mais les sages doivent en tirer les leçons pour éviter ces incidents à l’avenir », avait déclaré l’ambassadeur russe Sergei Kirpichenko.
La totalité des 224 occupants de l’avion, en majorité des touristes russes qui venaient de passer des vacances à Charm el-Cheikh, ont été tués dans l’attentat.
– Coup dur pour le tourisme –
Le jour-même du drame, l’EI avait revendiqué l’attentat, disant avoir fait exploser une bombe à bord de l’Airbus A321 de la compagnie charter russe Metrojet. Le groupe extrémiste avait ensuite affirmé avoir introduit la bombe dans l’avion en la dissimulant dans une canette de soda, en représailles aux frappes aériennes russes en Syrie.
Un coup dur pour le tourisme, secteur-clé de l’économie du pays: la Russie avait réagi quelques jours après la perte de l’avion en suspendant tous ses vols à destination de l’Égypte, et la Grande-Bretagne avait de son côté suspendu ses vols à destination de Charm el-Cheikh, destination prisée des touristes britanniques.
A eux seuls, ces deux pays représentaient 40% des touristes étrangers en Égypte, selon des chiffres officiels.
« Nous sommes certains que le jour et l’heure approchent, rapidement, pour la reprise du tourisme russe en Égypte », a estimé dimanche soir M. Kirpichenko, avant d’ajouter: « Nous y travaillons jour et nuit ».
La reprise des vols russes représenterait une bouffée d’oxygène pour l’Égypte dont les revenus du tourisme ont chuté de 15% à 6,2 milliards de dollars l’année dernière, selon les chiffres officiels.
En novembre 2015, peu après la catastrophe, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que les enquêteurs russes avaient trouvé des preuves de la présence d’une bombe à bord, en promettant de punir les responsables du drame.
L’Égypte a longtemps refusé de qualifier l’incident d’attentat, décrivant initialement la revendication de l’EI comme de la « propagande » et arguant qu’il manquait des preuves pour étayer la thèse d’une attaque.
Le Caire tentait vraisemblablement ainsi de sauver le reste de la saison touristique, déjà catastrophique en raison d’une série d’attentats et de violences.
Finalement, en février dernier, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a reconnu dans un discours que l’avion avait bien été la cible d’un attentat.
Toutefois, l’enquête pour déterminer l’origine exacte de la dislocation en vol de l’avion, à près de 10.000 m d’altitude, est toujours en cours. Et les vols depuis la Russie sont toujours suspendus.
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