Côte d’Ivoire : 2 opposants à la nouvelle Constitution interpellés
Deux dirigeants du Front du refus, une coalition d’opposition qui avaient appelé à manifester samedi à Abidjan contre la nouvelle Constitution ont été brièvement interpellés la veille par la police, a annoncé leur avocat, Me Toussaint Dako.
![Dépouillement des bulletins du vote au référendum sur la nouvelle constitution à Abidjan le 30 octobre 2016. © AFP/ Sia KAMBOU](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/11/05/56a7761cafa4610a73beb1b1b3d7442fb60dffe5.jpg)
Dépouillement des bulletins du vote au référendum sur la nouvelle constitution à Abidjan le 30 octobre 2016. © AFP/ Sia KAMBOU
Aboudramane Sangaré, leader des « frondeurs » du Front Populaire Ivoirien (FPI), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo et l’ex-président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly « ont été entendus pendant trois heures vendredi nuit par la police » a expliqué Me Dako.
Ces deux responsables ont été interrogés au sujet d’une manifestation qu’ils projetaient d’organiser ce samedi, appelant les « Ivoiriens à se dresser contre la nouvelle Constitution » a-t-il ajouté.
Vendredi, le Conseil constitutionnel ivoirien a validé la victoire du « oui » au référendum sur la nouvelle constitution voulue par le président Alassane Ouattara.
« Le projet de Constitution est adopté par 93,42% des voix contre 6,58% et devient la Constitution de la République de Côte d’Ivoire », selon le texte lu par Mamadou Koné, le président du Conseil constitutionnel, qui a donc confirmé les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI).
La Côte d’Ivoire va donc entrer dans sa IIIe République dès la promulgation du texte par le président. « Cela devrait se faire rapidement », avait affirmé jeudi le porte-parole du gouvernement Bruno Koné.
Selon le pouvoir, la nouvelle Constitution doit permettre de tourner la page d’une décennie de crise politico-militaire notamment en évacuant le concept d’ »ivoirité » et en clarifiant les conditions d’éligibilité du président.
Ses détracteurs avaient reproché à M. Ouattara son origine burkinabè et contesté son éligibilité (il n’avait pu se présenter que grâce à un décret). Ce concept d’ »ivoirité » a miné la stabilité du pays pendant plus de dix ans.
L?opposition qui juge le texte « rétrograde » et « monarchique » a rappelé à maintes reprises qu?elle n’avait pas été consultée, et accuse le pouvoir de « clientélisme » et d’organiser la succession d’Alassane Ouattara.
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