Tunisie : le syndicat UGTT en congrès pour renouveler sa direction
Le 23e congrès du puissant syndicat tunisien UGTT s’est ouvert dimanche, un rendez-vous crucial lors duquel le prix Nobel de la paix 2015 doit débattre de sa place dans le paysage politique et social et renouveler sa direction, six ans après la révolution.
Elu fin 2011, moins d’un an après la chute de la dictature, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abassi, doit passer la main lors de ce congrès prévu sur quatre jours. Un nouveau bureau exécutif doit aussi être élu.
L’évènement a débuté en milieu de matinée, en présence de plus de 500 participants et plusieurs milliers d’invités –dont des responsables de centrales syndicales européennes et latino-américaines–, selon un journaliste de l’AFP.
Dans une chaude ambiance, l’hymne national et celui du syndicat ont retenti, tandis que des slogans en hommage au « sang des martyrs » ont été scandés, en référence aux morts de la révolution de 2011 ayant précipité la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali.
De fait, le syndicat, qui compte plus d’un demi-million d’adhérents, a vu son influence croître encore davantage dans la Tunisie post-révolution.
Fondée le 20 janvier 1946 par le leader nationaliste Farhat Hached,, la centrale a toujours été un mouvement très politisé. Mais, au sein d’un quartette d’organisations de la société civile, son apport a été jugé crucial en 2013 dans le « dialogue national » ayant permis de sauver la transition démocratique.
Ce quartette a reçu fin 2015 le Nobel de la paix, une haute distinction que Houcine Abassi a qualifié d’ »hommage aux martyrs de la Tunisie démocratique ».
Elu au bureau exécutif en 2006 puis secrétaire général en 2011, cet ancien instituteur de 69 ans a appelé ces derniers jours son successeur à « poursuivre sur le même chemin du militantisme ».
Deux secrétaires généraux adjoints sont favoris: Bouali Mbarki et Noureddine Taboubi. Une femme doit par ailleurs figurer, pour la première fois, parmi les 13 membres du nouveau bureau exécutif.
Dans un pays miné par les conflits sociaux, les débats et l’issue du congrès seront suivis de très près.
Cette semaine, l’hebdomadaire Réalités a exhorté la centrale a ne plus faire « l’impasse » sur sa « nécessaire modernisation », en critiquant son intransigeance lors de récentes négociations.
Malgré l’entrée en fonctions d’un gouvernement d’union mi-2016 –dans lequel figurent deux ex-responsables de l’UGTT–, l’automne a été marqué par un bras de fer sur un gel des salaires dans la fonction publique, le syndicat menaçant d’une grève générale.
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