Ligue des champions: Drogba, le pari pas si fou de Galatasaray
Avec l’arrivée de l’international ivoirien Didier Drogba, bientôt 35 ans, Galatasaray qui affronte mercredi les Allemands de Schalke 04 en huitième de finale aller de la Ligue des champions a réalisé un gros pari pour espèrer retrouver les sommets européens.
Côté coeur, le club stambouliote a déjà raflé la mise. Arrivé le 8 février en provenance du Shanghai Shenhua, Drogba a marqué son premier but en championnat turc huit jours plus tard, cinq minutes à peine après son entrée en jeu, d’une tête magistrale, saluée par une presse dithyrambique.
Mais sur le gazon, des doutes subsistent: Drogba a certes remporté la dernière Ligue des champions avec Chelsea, mais il vient de passer une demi-saison dans un championnat chinois peu relevé, où, en litige avec son club, il n’a joué que 11 matchs.
L’autre grande recrue de l’intersaison, le milieu de terrain néerlandais Wesley Sneijder n’est pas non plus au mieux de sa forme, après une interruption de quatre mois due à des démêlés avec l’Inter Milan, son club d’origine.
De quoi pousser l’entraîneur Fatih Terim à la prudence, face à un club de Schalke invaincu en phase de poules.
« Demain, nous allons peut-être jouer un des matchs les plus difficiles de ces dernières années. On parle de sept ou huit absents à Schalke, mais moi je ne vois pas où ils sont », a déclaré l’ »Imparator » mardi en conférence de presse.
« Après trois à quatre mois sans jouer pour Sneijder, deux mois pour Drogba, il y a bien sur une baisse de forme. C’est normal (. . . ) Nous essayons d’obtenir d’eux la meilleure performance possible », a convenu le coach, affirmant ne pas avoir encore décidé si Drogba débuterait le match ou rentrerait en cours de rencontre.
Terim, qui avait conduit Galatasaray à la victoire en Coupe de l’UEFA en 2000, a néanmoins affirmé qu’il « considèrerait comme un échec de ne pas dépasser le huitième de finale ».
Sur les bords du Bosphore, on s’interroge aussi sur les choix tactiques de la direction du club, qui a renforcé le secteur offensif à grand prix alors que le club avait surtout besoin de colmater sa défense et qu’il dispose déjà d’un buteur d’exception en la personne de Burak Yilmaz –six buts en phase de poules de la C1.
La presse locale s’est d’ailleurs montrée inquiète pour les finances du club après ce coûteux pari — Drogba a empoché 10 millions d’euros pour un contrat de 18 mois et Sneijder 17,5 millions d’euros pour un engagement de trois ans et demi auxquels s’ajoutent 7,5 millions d’euros de transfert.
La direction se dit pour sa part sereine. « Les revenus de la Ligue des champions vont couvrir les coûts », a assuré le président du club, Ünal Aysal.
Et même si la fortune n’est pas au rendez-vous sur le terrain, elle le sera dans les magasins de produits dérivés, grâce à Sneijder et Drogba.
« Sneijder et Drogba sont des noms très importants, nous allons tirer profit de leur participation. Pour la première fois dans l’histoire, notre département de marketing va faire des bénéfices », a déclaré vendredi M. Aysal au journal sportif brésilien Globoesporte, « le marketing est notre priorité numéro un ».
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