Guinée: le gouverneur de Conakry inculpé d’actes « de tortures » commis en 2010

Le gouverneur de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, a été inculpé « d’actes de tortures » commis en octobre 2010 dans la capitale guinéenne, a appris samedi l’AFP de source judiciaire.

Guinée: le gouverneur de Conakry inculpé d’actes « de tortures » commis en 2010 © AFP

Guinée: le gouverneur de Conakry inculpé d’actes « de tortures » commis en 2010 © AFP

Publié le 16 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Le commandant Camara a été longuement entendu et inculpé jeudi par un juge du tribunal de première instance de Dixinn (banlieue de Conakry) à la suite d’une plainte conjointe des deux organisations de défense des droits de l’homme et de 17 personnes qui s’étaient portées partie civile, selon cette source.

A la suite de cette plainte du 18 mai 2012, le procureur de la République près le tribunal de Dixinn avait ouvert une enquête pour « arrestation illégale, séquestration, coups et blessures volontaires, abus d’autorité, crimes et délits commis dans l’exercice de ses fonctions » par le commandant Camara.

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Ce dernier et le général Nouhou Thiam, chef d’état-major général des armées à l’époque des faits, en 2010, ainsi que le commandant Aboubacar Sidiki Camara, dit « De Gaulle », chef de la garde présidentielle au même mmoment, ont été accusés d’avoir arrêté et détenu arbitrairement plusieurs personnes soumises « à des actes de tortures » en leur présence, indique-t-on de source judicaire.

La Guinée, pays à l’histoire marquée par les violences politiques et militaires, était dirigée en 2010 par un régime de transition présidé par le général Sékouba Konaté, qui s’est retiré après l’élection en novembre de la même année d’Alpha Condé, premier président démocratiquement élu du pays.

« De mémoire de défenseur des droits de l’homme en Guinée, jamais une procédure pour des faits si graves impliquant de hauts responsables militaires n’avait été instruite si rapidement », s’est réjoui Thierno Maâdjou Sow, président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH).

« C’est une très bonne nouvelle, porteuse d’un message fort: nul n’est au-dessus de la loi, pas même les forces de l’ordre », a-t-il ajouté.

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« Avec l’inculpation du gouverneur de Conakry pour des faits d’une très grande gravité, la justice guinéenne envoie un signal important dans la lutte contre l’impunité », a de son côté déclaré Souhayr Belhassen, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).

Toutefois, les deux organisations à l’origine de la plainte, rappellent dans un communiqué commun que le gouverneur de Conakry a déjà été condamné en 2011 pour « empiétement de l’autorité administrative sur l’autorité judiciaire » et se disent « préoccupées par le risque d’interférence avec la procédure judiciaire ».

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« En conséquence, nous appelons le gouvernement guinéen à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le bon exercice et la sérénité de la justice, assurer la sécurité de ses acteurs et en particulier du magistrat instructeur en charge de l’enquête », affirment-elles.

La Guinée, pays à l’histoire marquée par les violences politiques et militaires, était dirigée en 2010 par un régime de transition présidé par le général Sékouba Konaté, qui s’est retiré après l’élection en novembre de la même année d’Alpha Condé, premier président démocratiquement élu du pays.

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