Sénégal: rejet d’une motion de censure de l’opposition contre le gouvernement

Les députés sénégalais ont rejeté mercredi une motion de censure déposée par l’opposition pour contraindre à la démission le Premier ministre Abdoul Mbaye, qu’elle accuse d’avoir « blanchi » de l’argent de l’ex-président tchadien Hissène Habré lorsqu’il est arrivée en exil à Dakar en 1990.

Sénégal: rejet d’une motion de censure de l’opposition contre le gouvernement © AFP

Sénégal: rejet d’une motion de censure de l’opposition contre le gouvernement © AFP

Publié le 26 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

La motion de censure des députés du Parti démocratique sénégalais (PDS, formation de l’ex-président Abdoulaye Wade) a été approuvé par 14 députés, loin de la majorité requise (76 voix).

L’Assemblée nationale issue des élections législatives de juillet est dominée par une coalition de partis soutenant l’actuel président Macky Sall (119 des 150 sièges).

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Le texte de la motion de censure du PDS indiquait que M. Mbaye était soupçonné de « certaines pratiques de blanchiment d?argent opérées au niveau d?une banque installée au Sénégal » qu’il a dirigée de 1989 à 1997 et de « recel ».

Abdoul Mbaye avait admis en novembre qu’Hissène Habré, accusé de crimes contre l’humanité et réfugié à Dakar depuis sa chute en 1990, avait déposé de l’argent dans la banque qu’il dirigeait alors, la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (CBAO), rachetée depuis par Attijariwafa-Bank (Maroc).

Devant les députés, très à l’aise et combatif, le Premier ministre a affirmé que la motion ne contenait que « des contrevérités, tant au plan du droit qu’au niveau des faits ».

Il a nié toute accusation de « blanchiment » et encore plus de « recel », disant qu’il assumait « totalement et entièrement » l’ouverture du compte d’Habré après avoir pris « toutes les précautions d’usage » concernant un ancien chef d’Etat et « informé les autorités » de l’époque.

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Le montant déposé par l’ex-président tchadien au Sénégal a été évalué à 16 milliards de FCFA (24,4 millions d’euros).

Le Premier ministre a estimé que la motion n’avait qu’un « seul but: détourner l’attention des Sénégalais de la politique d’assainissement en cours des affaires publiques », dénonçant une « tentative de manipulation de l’opinion ».

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Il a noté que cette motion était présentée au moment où d’anciens responsables du régime d’Abdoulaye Wade (2000-2012), dont son fils, Karim Wade, soupçonnés d’enrichissement illicite, font l’objet d’enquête.

Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans au pouvoir au Tchad (1982-1990). Il est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture. Des ONG parlent de 40. 000 personnes tuées durant son règne.

Dakar et l’Union africaine (UA) ont signé un accord pour la création au Sénégal d’un tribunal spécial en vue de juger M. Habré, que les députés sénégalais ont approuvé la semaine dernière.

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