Maroc : concert de casseroles à Al-Hoceïma contre « l’Etat corrompu »

Quelques milliers de personnes ont participé samedi soir à Al-Hoceïma (Nord du Maroc) à un concert de casseroles, une nouvelle forme de contestation dans cette région théâtre depuis six mois de manifestations contre l’Etat.

Manifestation à al-Hoceima, le 4 novembre 2016, dans le nord du Maroc, pour exiger justice pour un vendeur de poisson mort écrasé dans une benne à ordures. © Saber Tayebioui/AFP

Manifestation à al-Hoceima, le 4 novembre 2016, dans le nord du Maroc, pour exiger justice pour un vendeur de poisson mort écrasé dans une benne à ordures. © Saber Tayebioui/AFP

Publié le 7 mai 2017 Lecture : 1 minute.

Frappant bruyamment sur des casseroles et autres ustensiles de cuisine, des petits groupes se sont formés en début de soirée dans des rues du centre-ville, devant des cafés ou des commerces, avant d’entamer une marche dans la ville, et de se rassembler sur l’une de ses places, a constaté l’AFP.

Les protestataires ont dénoncé « l’Etat corrompu » et scandé des slogans comme « Non à la militarisation », « Non à l’humiliation », ou encore « Nous sommes tous Nasser », en référence à Nasser Zefzafi, le leader de ce mouvement, qui a lui-même ensuite longuement harangué la foule. Le rassemblement s’est déroulé sans aucun incident, alors que la police est restée très discrète.

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Dans la région du Rif, réputée frondeuse, la province d’Al-Hoceïma est le théâtre de manifestations régulières depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé dans une benne à ordures.

Après l’indignation suscitée par ce fait divers, des activistes locaux maintiennent la mobilisation autour de revendications plus sociales et politiques, exigeant notamment des projets de développement et des infrastructures pour leur région qu’ils estiment marginalisée.

En réponse à ces demandes, l’Etat a relancé un ambitieux plan de développement de la zone, le gouverneur a été limogé fin mars, et les visites ministérielles se succèdent. Mais ces mesures peinent à désamorcer la contestation, nommée par ses partisans la « mouvance populaire » et qui rencontre désormais un fort écho parmi la population de cette province à l’identité berbère affirmée.

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