Kenya: 42 policiers tués samedi dans une embuscade, selon un nouveau bilan
Quarante-deux policiers kényans ont été tués samedi dans une embuscade sans précédent dans le nord du Kenya alors qu’ils poursuivaient des voleurs de bétail, selon un nouveau bilan communiqué lundi soir sous le couvert de l’anonymat par un responsable de la police kényane.
« Le nombre de policiers tués est désormais de 42, des corps supplémentaires ont été retrouvés cet après-midi », a déclaré ce responsable. « Nous n’avons jamais perdu un aussi grand nombre d’agents », a-t-il ajouté.
Le dernier bilan officiel communiqué par le porte-parole de la police kényane lundi matin était de 31 policiers tués.
Le bilan de cette embuscade n’a cessé d’augmenter depuis samedi soir, à mesure que des corps étaient retrouvés, la fusillade s’étant déroulée dans une zone reculée dans le nord aride et reculé du pays.
Les corps des policiers étaient attendus lundi en début de soirée à Nairobi, où ils devaient être rapatriés par avion.
L’embuscade dans laquelle sont tombés les policiers, sur le territoire de la localité de Baragoi, illustre l’escalade de la violence dans le nord du Kenya, où les vols de bétail et règlements de compte entre communautés nomades rivales font chaque année des dizaines de morts.
Les policiers avaient en l?occurrence été envoyés à la poursuite d’une bande de voleurs de bétail, déjà soupçonnés d’avoir tué 13 personnes et d’en avoir blessé trois autres au cours d’un précédent vol dans cette région, le 30 octobre.
Les membres des forces de l’ordre ont essuyé les tirs des bandits, supérieurement armés, et les affrontements se sont poursuivis dimanche selon les témoignages d’habitants.
Les présumés voleurs de bétail auraient utilisé des armes lourdes contre les policiers, selon ces témoignages.
La dissémination clandestine de plus en plus importante d’armes à feu, la raréfaction des points d’eau et des zones de pâturage, qui exacerbent les conflits entre éleveurs, et enfin le sous-équipement flagrant des forces de police sur place, expliquent la dégradation de la sécurité dans cette région, selon les experts.
« Cet incident a révélé l’impéritie de nos forces de sécurité », a estimé lundi matin lors d’une conférence de presse à Nairobi, le président de la Commission parlementaire de la Sécurité, Wilfred Kaponi.
« Il est temps de prendre des mesures sérieuses afin de nous assurer que la police dispose de l’appareil adéquat pour s’occuper des criminels. Le fait que plus de 30 policiers aient été tués d’un seul coup soulève de graves inquiétudes », a-t-il poursuivi, se basant sur le dernier bilan officiel alors disponible.
La police avait été sérieusement critiquée en août et septembre pour son incapacité à mettre fin à des massacres entre communautés rivales qui avaient fait plus de 100 morts – dont des policiers – dans la région du delta de la rivière Tana dans le sud-est du pays.
Des élections générales sont prévues en mars au Kenya, plus de quatre ans après un précédent scrutin en décembre 2007 marquées par des violences post-électorales. Ces violences, les plus graves qu’aient connues le pays depuis son indépendance, avaient fait plus d’un millier de morts et plus de 600. 000 déplacés.
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