Centrafrique: un ministre et ex-chef rebelle enlevés, pas de revendications

Le ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports, l’ex-chef rebelle Armel Ningatoloum Sayo, a été enlevé dimanche par des hommes armés, a-t-on appris auprès de son épouse qui a assisté au kidnapping.

Centrafrique: un ministre et ex-chef rebelle enlevés, pas de revendications © AFP

Centrafrique: un ministre et ex-chef rebelle enlevés, pas de revendications © AFP

Publié le 25 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est la première fois qu’un membre du gouvernement en fonction est kidnappé en Centrafrique.

Le rapt n’a pas été revendiqué. Depuis quelques jours, les enlèvements se multiplient à Bangui. Une humanitaire française, Claudia Priest, a été kidnappée lundi dernier par des miliciens chrétiens anti-balaka et libérée vendredi. Elle avait été enlevée en compagnie d’un Centrafricain travaillant pour la même ONG, et lui aussi libéré.

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Une employée expatriée de la Minusca (Mission des Nations unies en Centrafrique) avait été kidnappée mardi et libérée après avoir été retenue quelques heures par des anti-balaka.

Ces milices, principalement chrétiennes, se sont formées pour lutter contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition Séléka qui avait pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant d’en être chassée en janvier 2014. Les deux camps sont accusés d’avoir commis de graves exactions.

« Mon mari (a été) effectivement enlevé au quartier Galabadja dans le 8e arrondissement (nord de Bangui). C?était ce matin aux environs de 09H00 (08H00 GMT) alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture de commandement. Nous étions trois dans le véhicule en train de rentrer de l?église. Les ravisseurs sont arrivés à bord d’un taxi non numéroté, ni immatriculé », a raconté à l’AFP son épouse Nicaise Danielle Sayo.

Selon une source proche de la famille, « le ministre et son épouse rentraient du culte à l’église protestante de Galabadja, quand deux véhicules ont foncé sur sa voiture et bloqué sa progression ».

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« Quatre hommes armés étaient à bord. Trois sont sortis et ont tiré des coups de feu en l’air. Le ministre leur a demandé +Quel est le problème?+ Mais ils lui ont intimé l’ordre de monter à bord du taxi. Il est donc monté, ils ont fouillé la voiture et pris le sac de son épouse. Puis ils sont partis en direction du 4e arrondissement (quartier de Boy-Rabe) », a expliqué ce proche du ministre.

Armel Ningatoloum Sayo était le chef de la rébellion Mouvement Révolution Justice basée dans le nord-ouest du pays.

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Il est entré au gouvernement du Premier ministre Mahamat Kamoun à la suite de la signature de l’accord de cessation des hostilités du 23 juillet 2014 à Brazzaville, au Congo.

Le gouvernement centrafricain a condamné le rapt du ministre et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire.

« Le gouvernement condamne une fois de plus ces actes de barbarie et il exige la libération immédiate et sans condition » de M. Sayo, selon un communiqué lu par Adrien Poussou, conseiller spécial du Premier ministre.

Le gouvernement a demandé au « procureur près le tribunal de grande instance de Bangui d’ouvrir immédiatement une enquête préliminaire », ajoute le texte.

Selon le gouvernement, « cet enlèvement crapuleux, qui vient s’ajouter aux précédents cas enregistrés ces derniers jours, dénote à suffisance la volonté de leurs auteurs de s’attaquer au processus de retour à l’ordre et à la sécurité, ainsi qu’à la restauration de l’autorité de l’Etat ».

Les auteurs du rapt de la Française, le premier depuis le début de l’intervention militaire française « Sangaris » en Centrafrique en décembre 2013, protestaient contre l’arrestation de Rodrigue Ngaïbona, dit « général Andjilo », un chef anti-balaka soupçonné d’être l’un des meneurs des massacres de musulmans qui avaient été commis à Bangui.

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