Somalie : au moins huit morts dans un raid de l’armée somalienne
L’armée somalienne (SNA) a affirmé avoir tué huit islamistes somaliens shebab lors d’un raid mené dans la nuit de jeudi à vendredi dans le sud de la Somalie, une version contestée par des leaders communautaires qui l’ont accusée d’avoir ciblé des civils.
« L’Armée nationale somalienne (…) et nos partenaires internationaux ont conduit une opération de sécurité tôt le 25 août près de Bariire, en Basse-Shabelle, qui a débouché sur la mort de huit terroristes shebab », a annoncé dans un communiqué le ministère de l’Information.
« Aucun civil n’a été blessé ou tué dans cette opération », a ajouté le communiqué, selon lequel des combattants shebab ont commencé à tirer sur les soldats somaliens quand ceux-ci ont voulu pénétrer dans une ferme située près de Bariire.
« Les personnes qui ont tiré sur les soldats de la SNA étaient des combattants shebab, ce n’étaient pas des paysans », a assuré le général Sheegow, cité dans ce communiqué.
Mais des notables locaux (elders) ont convoqué la presse à Mogadiscio, la capitale, et exhibé neuf corps en affirmant qu’il s’agissait de civils qui avaient été tués de sang froid par les soldats de la SNA, accompagnés selon eux de conseillers militaires américains.
« Les forces américaines et les membres des troupes somaliennes ont exécuté neuf civils et, comme vous pouvez le voir, tous ont été tués par balle. On leur a tiré dessus aveuglément », a déclaré aux journalistes l’un de ces elders, Abdul Elmi.
Un responsable sécuritaire local, Ibrahim Osman, a également affirmé à l’AFP par téléphone avoir vu les corps de neuf civils tués, mais ne pas connaître les circonstances exactes de leur mort.
« C’était une attaque horrible. Ils ont tué neuf civils, dont deux enfants, dans une ferme en dehors de Bariire. On les a tués tard hier soir (jeudi soir, ndlr), mais je ne suis pas sûr de comment ça s’est passé », a-t-il déclaré.
Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, ou contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.
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