Somalie : deux explosions à proximité d’un hôtel de Mogadiscio
Deux véhicules piégés ont explosé à intervalle rapproché samedi près d’un hôtel du nord de la capitale somalienne Mogadiscio, où des coups de feu ont également été entendus, a-t-on appris de source policière.
Aamin, le principal service d’ambulances de Mogadiscio, a indiqué sur son compte Twitter avoir transporté « 15 personnes blessées, dont une femme » et avoir vu « plusieurs morts ».
« Une voiture piégée a explosé à l’entrée de l’hôtel Nasa Hablod et des coups de feu ont suivi. Nous n’avons pas les détails, mais cela ressemble à une attaque coordonnée. Un minibus piégé a aussi explosé à un carrefour proche », a déclaré à l’AFP un responsable de la police, Ibrahim Mohamed.
« Il y a des victimes, mais nous n’avons pas encore le chiffre », a-t-il ajouté. Un photographe de l’AFP a vu deux corps à terre, mais sans pouvoir déterminer si ces personnes étaient décédées.
« Je conduisais devant l’hôtel. Un soldat parlait à un conducteur d’une petite voiture de luxe et il y a eu une explosion. Il y avait deux femmes à bord, mais maintenant je ne sais pas où elles sont passées », a déclaré à l’AFP un témoin, Mohamed Ahmed Mohamud, un chauffeur de tuk-tuk.
Des témoins ont confirmé que des coups de feu avaient suivi les deux explosions. Mais la zone était bouclée par les services de sécurité, et il n’était pas possible de déterminer si des hommes armés avaient envahi l’hôtel.
Les militants islamistes shebab ont pour habitude de faire exploser des véhicules piégés à l’entrée d’hôtels ou de bâtiments publics, avant de lancer des hommes armés à l’intérieur pour faire le maximum de victimes.
Le SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes, a indiqué sur son compte Twitter que les shebab avaient revendiqué cet attentat et un « raid » sur l’hôtel Nasa Hablod.
Cette attaque survient exactement deux semaines après l’attentat au camion piégé mené le 14 octobre dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie, qui avait fait au moins 358 morts et 228 blessés.
Cet attentat n’avait pas été revendiqué. Mais les autorités n’ont aucun doute que les shebab, affiliés à Al-Qaïda, étaient derrière cette attaque.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l’Union africaine (Amisom).
Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.
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