Algérie : ouverture d’une enquête après une banderole anti-saoudienne dans un stade

Après l’apparition d’une banderole jugée offensante pour l’Arabie Saoudite, le 15 décembre dernier dans un stade de football, Alger a ouvert une enquête judiciaire ce mardi. Cette banderole serait un acte « individuel et isolé », selon le gouvernement Ouyahia.

Des supporters algériens, le 17 juin 2014 au Brésil. (photo d’illustration) © AP/SIPA/Petr David Josek

Des supporters algériens, le 17 juin 2014 au Brésil. (photo d’illustration) © AP/SIPA/Petr David Josek

Publié le 20 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

La photo a fait le tour de la toile. Le 15 décembre, lors d’un match du championnat algérien de deuxième division, des supporteurs du club d’Ain M’lila (400 km au sud-est d’Alger) ont déployé une immense banderole affichant un portrait mêlant les visages du roi Salmane et du président américain Donald Trump, au côté de l’image de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, avec le slogan : « les deux faces d’une même pièce ».

Avec cette banderole, ils accusaient le roi d’Arabie Saoudite, pays allié des États-Unis, de soutenir la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël. Une mesure unanimement condamnée – à l’exception d’Israël –, notamment par Riyad, qui l’a qualifiée d’« irresponsable ».

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Les autorités algériennes dans l’embarras

Redoutant des conséquences diplomatiques, Tayeb Louh, le ministre de la Justice en Algérie, a annoncé mardi 19 décembre l’ouverture d’une enquête, après un ordre du procureur de la République. Selon les résultats préliminaires, il s’agit « d’un acte individuel et isolé », a déclaré le ministre à l’agence étatique APS. Il a aussi rappelé que l’Algérie et l’Arabie Saoudite étaient « deux pays frères unis par des relations historiques, qui se sont raffermis au fil des années, en plus des liens de fraternité, de coopération et de solidarité ».

Le peuple algérien « attaché aux valeurs de fidélité et de loyauté, est hostile à l’atteinte à ses frères, particulièrement ceux qui l’ont soutenu durant sa guerre de libération pour le recouvrement de sa souveraineté nationale », a soutenu Tayeb Louh, rappelant, ainsi, que le roi Salmane a été à la tête du Fonds de solidarité mis en place par le roi Saoud, pour le soutien du peuple algérien dans sa guerre de libération, lorsqu’il était prince de la région de Riyad en 1956.

Il a également rappelé que le prince Faycal Ben Abdelaziz Al Saoud fut le premier à soutenir le peuple algérien lors du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 et appelé à l’inscription de la cause algérienne au Conseil de sécurité de l’ONU.

Un acte « irresponsable » selon Ouyahia

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Lors d’une rencontre mardi 19 décembre avec le président de l’Assemblée consultative saoudienne, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a par ailleurs présenté les excuses de son pays pour « les actes irresponsables » survenus dans un stade, a rapporté sur son compte Twitter l’ambassadeur saoudien à Alger, Sami Alsaleh, sans citer expressément la banderole.

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Selon ce tweet, « le Premier ministre algérien a déclaré […] que les dirigeants, le gouvernement et le peuple algérien s’excusaient pour les actes irresponsables dans un stade, qui ne reflètent pas l’opinion du peuple algérien ».

La Ligue algérienne de football professionnel (LFP) a également ouvert sa propre enquête, selon le quotidien francophone algérien Liberté, qui cite, ce mercredi 20 décembre, une source anonyme proche de la LFP. Néanmoins, aucune mesure ne sera prise par la Fédération Internationale de Football (FIFA), a indiqué son porte-parole à l’AFP.

Réactions sur les réseaux sociaux

Sur la toile, beaucoup d’Algériens se sont exprimés à ce sujet. Certains n’ont pas hésité à cautionner le message diffusé par la banderole et à critiquer les excuses faites par leur gouvernement aux autorités saoudiennes.

https://twitter.com/yasminelorient/status/943401950678278144

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