Mali: la police disperse une manifestation contre le président Traoré à Bamako
La police a dispersé lundi à Bamako une manifestation de quelques centaines de personnes réclamant la démission du président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, a constaté un journaliste de l’AFP.
La marche, partie du siège de l’Assemblée nationale en centre-ville a été dispersée à coups de gaz lacrymogènes 4 km plus loin, peu avant d’arriver au palais présidentiel. Deux manifestants ont été interpellés.
« Dioncounda Traoré démission », « Tenez votre promesse de démission », pouvait-on lire sur des banderoles au cours de cette marche organisée par l’association « Yérè wolo ton » (les dignes fils en langue bambara).
« Avant son départ en France, le président Dioncounda (Traoré) en nous recevant, avait affirmé qu’il allait démissionner. Il est maintenant revenu. Nous avons marché pour lui dire de respecter sa parole », a affirmé Boubacar Boré, président de Yérè Wolo Ton.
Le président Diouncouda Traoré est rentré le 27 juillet à Bamako, après une convalescence de deux mois à Paris à la suite d’une agression commise dans son bureau à la présidence par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.
« Cette marche est une provocation. Certains de (ses) initiateurs doivent demain (mardi) répondre devant la justice » et « ont voulu faire pression sur la justice », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire.
Un procès de membres de « Yérè wolo ton », dont son président Boubacar Boré, impliqués dans l’organisation d’une manifestation interdite à Bamako le 21 mai, s’ouvre mardi à Bamako.
C’est à la suite de cette manifestation que Dioncounda Traoré avait été agressé dans son bureau par des manifestants surexcités.
Il a annoncé le 29 juillet la création de nouveaux organes de la transition pour tenter d’enrayer la crise dans son pays et précisé qu’il se chargerait lui-même de former le gouvernement d’union exigé par les voisins ouest-africains.
Ce cabinet d’union doit avoir l’assise suffisante pour reconquérir le Nord, occupé par les islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) où ils imposent la loi islamique.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est disposée à envoyer au Mali une force de quelque 3. 300 soldats – logistiquement soutenue par plusieurs pays occidentaux – mais attend la demande formelle du pouvoir de transition à Bamako, ainsi qu’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU.
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