Mali: arrestation d’un militaire et d’un chef religieux par des hommes armés

Un militaire et un chef religieux ont été arrêtés cette semaine à Bamako par des hommes armés dans le cadre d’enquêtes sur une « tentative de contre-coup d’Etat » déjouée fin avril par l’ex-junte militaire au Mali, a-t-on appris samedi auprès de leurs familles.

Mali: arrestation d’un militaire et d’un chef religieux par des hommes armés © AFP

Mali: arrestation d’un militaire et d’un chef religieux par des hommes armés © AFP

Publié le 28 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

« Le lieutenant Mohamed Yaya Ouattara a été arrêté jeudi par des hommes armés. On nous a dit que c’est dans le cadre des enquêtes sur la tentative de contre-coup d’Etat contre les militaires de Kati », une ville-garnison abritant le quartier général de l’ex-junte près de Bamako, a affirmé à l’AFP Aly Ouattara, un membre de la famille du lieutenant Ouattara.

« Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas de ses nouvelles. Nous sommes très inquiets », a-t-il ajouté.

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Le lieutenant Ouattara fait partie du corps des bérets rouges, des soldats proches de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré (ATT) renversé le 22 mars par des militaires dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo.

Un chef religieux, Amadou Dembellé, réputé proche de Abidine Guindo, ex-aide de camp de l’ancien président ATT, a également été arrêté jeudi dans le cadre de la même affaire du contre-coup d’Etat.

« Ce sont des hommes en civils mais armés qui l’ont arrêté. En route, il a pu nous appeler pour dire qu’il est arrêté (. . . ) mais qu’il ne se reproche rien. Nous n’avons plus de nouvelles de lui », a dit à l’AFP une membre de sa famille qui a préféré s’exprimer sous couvert de l’anonymat.

Les ex-putschistes avaient affirmé le 30 avril avoir fait échouer une offensive des forces restées loyales à ATT. Il y avait eu alors au moins 22 morts.

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Les anciens de la junte sont restés très influents à Bamako après avoir rendu le pouvoir le 6 avril aux civils. Ils ont procédé à l’arrestation de nombreuses personnes considérées comme des proches de l’ex-président, dont des militaires.

L’organisation de droits de l’homme Human rights Watch (HRW) a accusé mercredi « des soldats fidèles » au capitaine Sanogo, d’être responsables de la disparition de 20 soldats liés au mouvement du 30 avril et d’avoir « perpétré des actes de torture et autres exactions à l’encontre de dizaines d’autres soldats ».

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Le coup d’Etat du 22 mars a précipité la chute du Nord du Mali aux mains des islamistes.

Cette région qui représente plus de la moitié du pays est contrôlée depuis quatre mois par des groupes armés islamistes Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), alliés d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui y ont évincé les rebelles touaregs sécessionnistes et laïcs.

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