Mali: retour du président Dioncounda Traoré dans un pays en pleine tourmente

Après deux mois de convalescence à Paris, le président malien par intérim Dioncounda Traoré rentre vendredi à Bamako, capitale d’un pays en pleine tourmente où il avait été violemment agressé dans son bureau par une foule de manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.

Mali: retour du président Dioncounda Traoré dans un pays en pleine tourmente © AFP

Mali: retour du président Dioncounda Traoré dans un pays en pleine tourmente © AFP

Publié le 27 juillet 2012 Lecture : 3 minutes.

La première des tâches de Dioncounda Traoré dès son arrivée prévue à 16H30 (locales et GMT) sera de travailler à la formation d’un gouvernement d’union nationale exigée d’ici mardi par les voisins ouest-africains du Mali, sous peine de sanctions économiques et politiques.

Un tel gouvernement doit avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une contre-offensive dans le nord du pays totalement occupé depuis quatre mois par les islamistes liés à Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi).

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Dioncounda Traoré, dont le retour à Bamako a été confirmé jeudi soir par le gouvernement malien, devra décider s’il maintient à son poste son Premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale qu’il avait nommé le 17 avril, de plus en plus contesté.

Le propre parti de M. Traoré, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), qui appartient au large front formé contre le coup d’Etat à Bamako le 22 mars, a réclamé la démission de Cheick Modibo Diarra, accusé « d’incompétence et d’amateurisme » face aux immenses défis auxquels est confronté le pays.

Le retour à Bamako de Dioncounda Traoré signifie en principe qu’il a reçu toutes les garanties nécessaires quant à sa sécurité personnelle, pour que ne se reproduise pas l’agression dont il a été victime le 21 mai dans son propre bureau à la présidence par de jeunes manifestants surexcités qui l’avaient violemment frappé, le blessant grièvement.

« Nous avons pris des dispositifs sécuritaires nécessaires pour que son retour se passe bien. Nous avons mis en place les moyens qu’il faut », a affirmé à l’AFP un haut responsable malien du ministère de la Sécurité, sans vouloir donner plus de détails.

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Soldats ouest-africains prêts

Des hommes armés et cagoulés, présumés proches de l’ex-junte militaire du capitaine Amadou haya Sanogo qui avait accepté de rendre le pouvoir aux civils après son putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), continuent de semer la terreur à Bamako.

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Ils y attaquent régulièrement des militaires, des politiques, des hommes d’affaires et des journalistes considéré comme pro-ATT: des témoignages recueillis par la presse malienne et des défenseurs des droits de l’Homme font état d’exécutions sommaires et de tortures commis notamment à la caserne de Kati, près de Bamako, quartier général du capitaine Sanogo.

Des chefs militaires de la Cédéao ont affirmé jeudi à Abidjan ne plus attendre qu’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour déployer au Mali quelque 3. 000 hommes qui devront participer à la reconquête du Nord, mais aussi aider à sécuriser les organes et les dirigeants de la transition à Bamako.

Le Conseil de sécurité s’est abstenu jusque-là de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission.

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a déclaré jeudi à Paris espérer une résolution « dans les tout prochains jours » pour « une éventuelle intervention militaire », à l’issue d’un entretien avec le président français François Hollande.

La Cédéao attend également une demande formelle de Bamako et une aide extérieure, logistique et technique, que plusieurs pays occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale en Afrique de l’Ouest, sont disposés à apporter.

C’est de ce soutien que doit discuter le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au cours de la tournée qu’il a entamée jeudi soir au Niger et qui doit ensuite le conduire au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad.

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