Gabon: enquête ouverte après l’attaque du domicile de l’opposant Jean Ping

Le parquet de Libreville a ouvert une enquête après l’attaque du domicile d’un des principaux opposants gabonais, Jean Ping, par une bande de jeunes lundi, a annoncé jeudi le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, qui compte poursuivre les deux parties.

Gabon: enquête ouverte après l’attaque du domicile de l’opposant Jean Ping © AFP

Gabon: enquête ouverte après l’attaque du domicile de l’opposant Jean Ping © AFP

Publié le 15 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

« Une enquête est déjà ouverte » suite à l’attaque du domicile de l’opposant, a affirmé le procureur, expliquant que deux procédures distinctes allaient être menées, tout en reprochant aux deux parties de vouloir « se faire justice » elles-même et de mettre ainsi « en danger la République ».

Le ministère public va d’une part poursuivre les jeunes pour « dégradations de biens » au domicile de Jean Ping, pour avoir jeté « des bouteilles et des cailloux ainsi que des casiers vides », endommageant l’enceinte et les baies de sa résidence.

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D’autre part, le procureur a accusé Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine, d’avoir « fait arrêter les jeunes en les conduisant dans sa concession, tout en leur infligeant des traitements dégradants et humiliants », après avoir « refusé de les remettre à la disposition de la police judiciaire ». Le ministère public s’est également « saisi des faits de séquestration et de torture physique, qualifiée de coups et blessures volontaires ».

Revenant sur les faits, le procureur a affirmé que lundi matin, « un groupe de jeunes compatriotes » s’est rendu au domicile de M. Ping, pour « en savoir plus (. . . ) sur la situation de leurs parents et amis incarcérés » après une manifestation de l’opposition le 20 décembre, « mais aussi pour réclamer les fonds que l’occupant des lieux leur avait promis en contrepartie de leur participation » à la manifestation.

En réaction à l’attaque du domicile, les jeunes ont été déshabillés, ligotés et auraient reçu des coups.

Cette version diverge avec celle de l’opposant, selon laquelle « des loubards du régime (. . . ) ont été payés 5. 000 francs CFA chacun » (7,5 euros) pour attaquer sa maison. « Cela en dit long sur le comportement d’un Etat-voyou », a-t-il affirmé lundi à l’AFP.

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La situation politique est tendue au Gabon depuis plusieurs mois. Le 20 décembre, une manifestation interdite de l’opposition qui réclame le départ du président Ali Bongo avait donné lieu à de violents heurts entre opposants et forces de l’ordre.

Le bilan officiel de la manifestation fait état d’un mort, alors que l’opposition en compte six. Ces chiffres restent impossibles à vérifier de source indépendante.

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Une centaine de personnes avaient été arrêtées ce jour-là. Les procès ont commencé la semaine dernière et se poursuivent cette semaine.

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