Procès du putsch manqué au Burkina : début des interrogatoires le 6 avril
Les interrogatoires des 84 accusés dans le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso commenceront le 6 avril prochain, après des débats de procédures qui ont émaillé sa progression.
« Nous allons observer une suspension pour une reprise le vendredi 6 avril 2018 avec l’interrogatoire des accusés, » a déclaré le président de la chambre de jugement du tribunal militaire, Seydou Ouédraogo.
Vendredi, les avocats de la défense ont décidé de se « retirer » de l’audience, après le rejet par le tribunal de plusieurs listes de témoins, dont celles présentée par les principaux accusés, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.
Le tribunal avait procédé à la lecture de l’arrêt de renvoi et de mise en accusations des inculpés, un document de 200 pages, en absence de la quasi-totalité des avocats de la défense.
Autorités, diplomates, présidents
« Une importante étape a été franchie avec la lecture de l’arrêt de renvoi et de mise en accusation, les choses véritablement sérieuses vont commencer », s’est réjoui Me Séraphin Somé, l’un des avocats de la partie civile.
La défense souhaite notamment voir comparaître le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, l’ancien président de la transition, Michel Kafando, l’ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, des diplomates ainsi que des autorités coutumières et religieuses.
La défense aimerait aussi entendre les présidents sénégalais Macky Sall, nigérien Mahamadou Issoufou et l’ancien chef d’État béninois, Yayi Boni, qui avaient effectué des missions de l’Union africaine dans le pays pendant la crise.
Demandes de libération « mal fondées »
Le tribunal a rejeté des demandes de mise en liberté provisoire, déposées par quatre prévenus pour des « raisons sociales et ou de santé », les jugeant « mal fondées ».
Au total, 84 accusés sont jugés dans cette affaire, dont les généraux Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d’État manqué, qui a fait 14 morts et 270 blessés.
Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.
Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’État, et les autres personnes poursuivies sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Burkina Faso : entre Ibrahim Traoré et les miniers, une guerre de tranchées à l’ho...
- Guinée : ce que l’on sait de la mystérieuse disparition de Saadou Nimaga
- Sécurité présidentielle au Cameroun : Dieudonné Evina Ndo, une ascension programmé...
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique