1 600 Burundais réfugiés au Rwanda renvoyés dans leur pays
Environ 1 600 Burundais, réfugiés en République démocratique du Congo (RDC) avant de passer au Rwanda début mars, ont été renvoyés dimanche par les autorités rwandaises au Burundi car ils refusent pour des raisons religieuses les enregistrements biométriques et les vaccinations, selon leurs représentants et Kigali.
Ces réfugiés, qui se trouvaient à Gashora dans le Bugesera (sud-est du Rwanda), ont été acheminés par les autorités rwandaises au poste-frontière de Gasenyi-Nemba (nord-est du Burundi), selon des témoins.
Un total de 2 523 Burundais réfugiés à Kamanyola (RDC) et craignant d’être rapatriés de force vers le Burundi, s’étaient rendus à pied au Rwanda où ils avaient demandé asile le 7 mars. Le gouvernement rwandais les avait placés dans trois sites de transit, Nyarushishi (sud-ouest), Nyanza (centre) et Gashora (sud-est).
Selon une note diplomatique du ministère rwandais des Affaires étrangères à son homologue burundais, publiée sur les réseaux sociaux, ces réfugiés ont refusé de « coopérer sur l’enregistrement biométrique et de se conformer aux règles de santé publique telles que la vaccination des enfants de moins de 5 ans » en invoquant leurs croyances relieuses.
Échauffourées avec des agents du HCR
La majorité d’entre eux sont des adeptes de la prophétesse Zebiya, qui assure avoir eu des visions de la Vierge dans le nord du Burundi.
« Des dizaines de bus sont venus nous chercher depuis samedi soir dans le site de transit de Gashora (Rwanda) où on nous avait admis, et nous ont acheminés à la frontière burundaise ce matin », a annoncé à l’AFP un de leurs représentants.
« On a peur, on ne voulait pas retourner au Burundi où on a été persécutés pour notre foi, mais nous préférons retourner au Burundi et mourir chez nous plutôt que d’être enregistrés biométriquement ou qu’on vaccine nos enfants car la Vierge Marie nous l’a interdit », a justifié un autre.
Les relations avec les autorités rwandaises s’étaient récemment envenimées, et une trentaine de leurs représentants avaient été arrêtés mardi, à la suite d’échauffourées avec des agents du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) qui tentaient de les enregistrer.
Jusqu’à cinq ans de prison
Ils s’étaient réfugiés en 2015 à Kamanyola, ville congolaise frontalière du Burundi, avec leur prophétesse, à la suite de tirs de la police burundaise contre eux à Businde (nord).
En 2013 déjà, près de 200 adeptes de ce groupe religieux avaient été condamnés par la justice burundaise à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour « désobéissance civile ».
Mi-septembre, au moins 38 Burundais avaient été tués par l’armée congolaise à Kamanyola pendant une manifestation, selon un décompte de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).
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