Le film « Rafiki » censuré au Kenya : Khadja Nin alerte sur le sort des actrices
La chanteuse burundaise Khadja Nin, membre du jury du 71e Festival de Cannes, a appelé les journalistes à être « attentifs » au sort des deux actrices du film « Rafiki » de la Kenyane Wanuri Kahui, interdit dans son pays pour « promotion du lesbianisme ».
![La chanteuse burundaise Khadja Nin, jurée du Festival de Cannes, 19 mai 2018. © Alberto PIZZOLI/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/05/20/f81ae0802d2e16e35589bbfce80a1e75f771d975.jpg)
La chanteuse burundaise Khadja Nin, jurée du Festival de Cannes, 19 mai 2018. © Alberto PIZZOLI/AFP
« II faut qu’on soit attentif nous, vous, les journalistes pour que les interprètes ne partent pas en prison après leur retour au pays. Au Kenya, l’homosexualité, c’est 14 ans de prison », a déclaré Khadja Nin lors de la conférence de presse du jury, samedi soir.
L’actrice américaine Cate Blanchett, présidente du jury, a estimé pour sa part que ce film est « puissant et émouvant ». « C’est un film dense. Je l’ai toujours à l’esprit. Il n’était pas en compétition officielle mais j’ai voulu le voir », a-t-elle précisé.
Présenté à Un Certain regard, « Rafiki » est le premier film kényan jamais sélectionné à Cannes. C’est une histoire d’amour entre femmes, « vibrante, moderne et cosmopolite », a résumé la réalisatrice Wanuri Kahui.
Adapté d’un roman de l’Ougandaise Monica Arac Nyeko, Rafiki (« ami » en kiswahili) raconte l’histoire d’un coup de foudre entre deux jeunes femmes appartenant à des camps politiques opposés.
Pudique à souhait, le film avec dans les rôles principaux Samantha Mugatsia et Sheila Munyiva, mise sur une réalisation sensuelle, privilégiant l’éclosion des sentiments.
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