Ebola: des tests de vaccins réalisés dès la fin janvier dans les zones de contamination

Des tests cliniques de deux vaccins potentiels contre la fièvre hémorragique Ebola sont « sur le point de commencer » dès la fin janvier dans les zones contaminées d’Afrique de l’ouest, a annoncé vendredi le docteur Marie Paule Kieny, directrice générale adjointe de l’OMS.

Ebola: des tests de vaccins réalisés dès la fin janvier dans les zones de contamination © AFP

Ebola: des tests de vaccins réalisés dès la fin janvier dans les zones de contamination © AFP

Publié le 9 janvier 2015 Lecture : 3 minutes.

La responsable de la mobilisation contre Ebola auprès de l’Organisation mondiale de la santé a précisé aux journalistes que ces tests dits de « phase 3 » seront menés sur des personnes saines. Il faudra ensuite attendre de deux à quatre semaines pour avoir les données sur l’immunisation obtenue par ces vaccins, qui ont déjà été testés sur des volontaires dans divers pays « avec des résultats acceptables en matière de sécurité ».

Les premiers tests vont commencer fin janvier au Libéria et seront réalisés ensuite en février en Guinée et en Sierra Leone, a indiqué la responsable.

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Les fabricants des deux vaccins doivent déterminer d’ici là quelle dose sera administrée. En Guinée, les tests vont concerner dans un premier temps 4. 500 personnes puis, après un certain temps, un second groupe de 4. 500 personnes.

Ces décisions ont été prises par l’OMS après la réunion jeudi par téléconférence de 87 experts du monde entier sur les vaccins. Il n’existe pas de vaccin homologué contre Ebola et la communauté sanitaire mondiale avance à marche forcée pour en trouver un ou plusieurs, bousculant les protocoles habituels de validation d’un nouveau produit.

Le virus se transmet par contact direct avec des fluides corporels, d’où un très fort risque de contamination pour les soignants et les proches des malades.

– 8. 259 morts –

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Ebola a affecté au total 20. 972 personnes, entrainant le décès de 8. 259 d’entre elles, selon le dernier bilan de l’OMS jeudi. La grande majorité des victimes provient de Guinée, Sierra Leone et Liberia.

Une fois la phase 3 de ces tests réalisée et validée, il sera possible de passer à une utilisation généralisée. Des centaines de milliers de doses vaccinales sont prévues d’ici la fin du premier semestre 2015.

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Les deux vaccins actuellement concernés sont le rVSV-ZEBOV ou rVSV, produit par le laboratoire américain Merck et développé par l’agence de santé publique du Canada, et le vaccin ChAd3 (ou cAd3-ZEBOV), développé par la firme britannique GSK.

Ces vaccins doivent être conservés dans un froid intense et des réfrigérateurs spéciaux ont été déployés dans les trois pays concernés, a précisé le Dr Kieny.

Un troisième vaccin, développé par Jansen, une filiale de la firme américaine Johnson and Johnson, est également sur les rangs mais sa production ayant pris du retard, il est en période test de phase 1 en Grande-Bretagne pour s’assurer qu’il est sûr et bien toléré avant de pouvoir être testé en Afrique, selon le Dr Kieny.

Les tests de phase 1 ont été réalisés sur des volontaires au Mali et au Gabon pour l’Afrique afin de s’assurer que ces tests tiennent compte des différences entre les populations européennes et africaines, ainsi qu’aux Etats-Unis, en Suisse, en Grande-Bretagne, en Allemagne et au Canada.

La dégradation des systèmes de santé dans les pays affectés par l’épidémie a affecté le traitement des autres maladies. L’Unicef, l’agence des Nations Unies pour l’aide à l’enfance, a annoncé vendredi une augmentation du nombre des cas de rougeole pour les enfants dans ces pays et le renforcement des programmes de vaccination.

« Le nombre de cas de rougeole a fortement augmenté dans ces pays où les systèmes de santé sont débordés et des dizaines de milliers d’enfants exposés à des maladies mortelles », a indiqué l’Unicef dans un communiqué.

« La rougeole est une cause majeure de décès d’enfants mais on peut facilement l?arrêter avec un vaccin sûr et efficace », a déclaré M. Manuel Fontaine, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l?ouest et centrale.

« Les taux de vaccination ont diminué considérablement, ce qui met encore plus en danger la vie des enfants », a-t-il ajouté.

En Guinée, où une flambée de rougeole a été déclarée au début de 2014 – avant Ebola – le nombre de cas de rougeole confirmés a presque quadruplé, passant de 59 pour la période janvier-décembre 2013 à 215 pour la même période en 2014, selon l’OMS.

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