Centrafrique: crimes contre l’humanité mais pas de génocide, selon l’ONU

Des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, y compris un « nettoyage ethnique » de la population musulmane, ont été commis en République centrafricaine mais l’intervention internationale a pour l’instant évité un génocide, indique le rapport final d’une commission d’enquête.

Centrafrique: crimes contre l’humanité mais pas de génocide, selon l’ONU © AFP

Centrafrique: crimes contre l’humanité mais pas de génocide, selon l’ONU © AFP

Publié le 8 janvier 2015 Lecture : 1 minute.

Cette commission créée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon en janvier 2014 avait commencé son travail en avril et remis son premier rapport en juin au Conseil de sécurité. Le rapport final de 127 pages confirme en grande partie ses conclusions.

« Des violations des droits de l’homme ont été commises par toutes les parties », conclut la commission. « La coalition Séléka et les (milices) anti-balaka sont aussi responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ». Le rapport détaille une longue série d’exactions: viols, meurtres, recrutement d’enfants-soldats, torture, incendies d’habitations.

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« Bien que la commission ne puisse conclure qu’il y eu génocide, le nettoyage ethnique de la population musulmane par les anti-balaka constitue un crime contre l’humanité », soulignent les enquêteurs.

L’absence de preuve de génocide « ne diminue en rien la gravité des crimes commis » et il n’est pas certain qu’un génocide pourra être évité dans l’avenir. Les enquêteurs rendent à cet égard hommage à « l’action opportune menée par les forces de l’Union africaine et les forces françaises ainsi que la Minusca » (Mission de l’ONU en RCA).

Le Conseil de sécurité avait voté en avril 2014 l’envoi de 12. 000 casques bleus en RCA, déchirée par des violences entre l’ex-rebellion Séléka à majorité musulmane, qui avait pris le pouvoir en mars 2013, et les milices anti-balaka en majorité chrétiennes.

La commission n’est pas en mesure de donner un bilan précis des deux années sur lesquelles elle a enquêté: « les diverses estimations disponibles vont de 3. 000 à 6. 000 tués mais la commission considère qu’elles ne rendent pas pleinement compte de l’ampleur des tueries ».

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