RDC: Aubin Minaku élu nouveau président de l’Assemblée nationale
Aubin Minaku, cadre du parti du président de la RD Congo Joseph Kabila et secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP), a été élu jeudi nouveau président de l’Assemblée nationale lors d’un vote boycotté par l’opposition, a constaté l’AFP.
Seul candidat en lice, M. Minaku, 46 ans, élu de la province du Bandundu (ouest), a obtenu 343 voix sur 349 votants pour une Assemblée comptant quelque 480 députés.
L’opposition a boycotté ce vote, accusant la majorité d’avoir « déconsidéré » ses candidats aux postes de 2e vice-président et de rapporteur adjoint qui lui sont réservés, en poussant la candidature d’autres députés qu’elle n’avait pas désignés.
La nouvelle assemblée issue des élections du 28 novembre 2011 est dominée par la Majorité présidentielle (MP), avec 340 députés venant d’une soixantaine de partis, dont le premier est le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, 61 députés). L’opposition a quelque 120 sièges.
Juriste de formation, cadre du PPRD élu député en 2006, Aubin Minaku remplace au perchoir le secrétaire général de ce parti Evariste Boshab. Il avait été désigné en juillet 2011 à la tête de la MP, la plate-forme électorale du président Kabila, réélu fin 2011 lors de la présidentielle couplée aux législatives.
Le poste de 2e vice-président de l’Assemblée est revenu à Thimothée Kombo, élu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le premier parti d’opposition, mais qui en avait été exclu après avoir accepté d’occuper le poste de président provisoire de l’Assemblée en tant que doyen d’âge.
L’UDPS avait désigné un autre candidat pour occuper ce poste, réservé à l’opposition comme celui de rapporteur adjoint, pour lequel le Mouvement de libération du Congo (MLC) avait désigné son candidat, mais qui est finalement revenu à un autre parti d’opposition.
Avant le vote, les principaux partis d’opposition, dont l’UDPS et le MLC, ont quitté l’hémicycle en arborant des cartons rouges et en utilisant des sifflets, provoquant une interruption de séance d’une heure.
« La majorité a triché et s’est ingérée (dans les affaires de l’opposition) en proposant ses propres opposants qu’elle a débauchés. C’est inacceptable », a dénoncé un député en quittant l’Assemblée.
« L’opposition a aligné beaucoup de gens. Ils sont partis en ordre dispersé, maintenant ils veulent attribuer la faute à la majorité », a relevé un élu de la majorité.
Les élections présidentielle et législatives de fin 2011 ont été marquées par de multiples irrégularités et leurs résultats jugés « non crédibles », notamment par la mission d’observation de l’Union européenne.
Classé deuxième de la présidentielle, le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, a rejeté la réélection de Kabila, considéré les législatives comme nulles, et s’est autoproclamé président élu.
Après l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, le président Kabila devrait désormais désigner prochainement un nouveau Premier ministre.
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