Afrique du Sud: Julius Malema réclame à nouveau l’expropriation foncière des Blancs

Julius Malema, le jeune tribun de 31 ans dont l’ANC au pouvoir en Afrique du Sud tente de se débarasser, a exigé une fois de plus l’expropriation des terres arables majoritairement aux mains des Blancs, usant cependant pour la première fois d’un langage plus mesuré.

Afrique du Sud: Julius Malema réclame à nouveau l’expropriation foncière des Blancs © AFP

Afrique du Sud: Julius Malema réclame à nouveau l’expropriation foncière des Blancs © AFP

Publié le 24 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Invité vendredi soir du club de la presse de Pretoria qui lui remettait le prix 2011 de la personnalité médiatique de l’année, Malema a assuré qu’il n’avait rien contre la minorité blanche qu’il a souvent attaquée sans ménagement.

« Ne gobez pas cette histoire que nous sommes contre les Blancs et que nous voulons les jeter à la mer. Ici, c’est chez eux, c’est leur pays, et il appartient à nous tous », a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse Sapa.

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« Je mourrais pour défendre la minorité blanche –ils doivent avoir les mêmes droits que les Africains », a-t-il insisté.

Mais, a-t-il ajouté, « je ne changerai jamais d’idées, peu m’importe qui dit quoi. Cette terre a été dérobée, volée. Un génocide noir a été commis contre ceux qui possédaient la terre. . . je n’accepterai jamais qu’on récompense ceux qui nous ont volé notre terre ».

Julius Malema, dont l’ANC a prononcé l’exclusion en février, reste président de la Ligue de jeunesse du parti tant qu’il n’a pas épuisé tous ses recours.

A ce poste depuis 2008, il s’est illustré à plusieurs reprises par ses sorties à connotation raciste, parlant même de « guerre » à mener contre la « minorité blanche ».

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Il a été condamné pour incitation à la haine en septembre 2011 pour avoir repris dans ses meetings une chanson historique de la lutte anti-apartheid « Tuez le boer », vécue par les fermiers blancs comme un appel au meurtre.

Dans un pays où la question des terres est ultra-sensible, il alimente les craintes, mais fait mouche auprès des plus déshérités car l’aisance matérielle de la minorité blanche (7 à 8%) surpasse objectivement celle du reste de la population.

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Le gouvernement a exclu toute nationalisation ou saisie de terres sans compensation comme l’a fait le Zimbabwe voisin et privilégié une politique d’achats à l’amiable des terres.

Mais celle-ci progresse à dose homéopathique et peine à rétablir un équilibre en faveur de la majorité noire.

La minorité blanche possède encore l’écrasante majorité (plus de 80%) des terres arables du pays qu’elle s’est appropriée durant la colonisation et l’apartheid, et qu’elle estime avoir mis en valeur par son travail.

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