Raid tribal au Soudan du Sud: les armes proviennent de l’armée et de rebelles

Les armes et munitions utilisées par une milice ethnique sud-soudanaise lors de son raid meurtrier en janvier contre une tribu rivale de l’Etat du Jonglei, dans l’est du Soudan du Sud, viennent de stocks de l’armée sud-soudanaise et de groupes rebelles, selon un rapport reçu vendredi.

Raid tribal au Soudan du Sud: les armes proviennent de l’armée et de rebelles © AFP

Raid tribal au Soudan du Sud: les armes proviennent de l’armée et de rebelles © AFP

Publié le 23 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Une colonne de 8. 000 jeunes en armes de la tribu Lou Nuer avait attaqué la localité de Pibor, où vit celle des Murle, incendiant des maisons, emportant le bétail et tuant et blessant au moins des centaines de personnes. Les deux tribus s’affrontent régulièrement autour d’accusations mutuelles de vol de bétail.

Selon un rapport du Small Arms Survey, un centre de recherche indépendant basé à Genève, les armes et munitions qui ont été utilisées sont similaires à certaines saisies au sein du principal groupe rebelle au gouvernement sud-soudanais, l’Armée de libération du Soudan du Sud (ALSS), dont le chef George Athor, a été tué fin décembre.

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L’analyse des douilles retrouvées sur les lieux et de photos d’assaillants armés de fusils d’assauts et de lance-roquettes, « semble confirmer les précédentes accusations selon lesquelles Athor a armé des milliers de jeunes Nuer dans l’Etat de Jonglei », indique le rapport.

En 2011, le Small Arms Survey avait déjà accusé Athor d’y avoir armé des Nuer pour renforcer sa milice.

Lors de l’attaque de janvier dernier, des témoignages avaient aussi fait état d’une aide tacite, sinon directe, de l’armée nationale sud-soudanaise (SPLA, ancienne rébellion sudiste opposée à Khartoum) aux assaillants Nuer. La SPLA, qui n’avait pas arrêté la marche de la colonne Nuer, avait démenti.

Mais, note le rapport, d’autres douilles retrouvées sur les lieux de l’attaque « sont détenues en grandes quantités par la SPLA, renforçant les soupçons selon lesquels des Nuer membres de la SPLA ont soutenu l’attaque de l’Armée blanche sur Pibor ».

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« Ce qui est clair c’est que l’attaque intercommunautaire a montré une organisation et une ampleur d’un niveau inédit dans la violence au Soudan du Sud », souligne le rapport.

Un responsable local avait estimé que l’attaque avait fait 3. 000 morts. L’ONU avance un bilan de plusieurs centaines de morts, sans pouvoir donner de chiffre précis.

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Le cycle de violences intertribales dans le Jonglei a touché plus de 120. 000 personnes selon l’ONU.

Indépendant depuis juillet à l’issue de 30 ans de guerre civile contre Khartoum, le Soudan du Sud est fragilisé par des mouvements rebelles et ces violences interethniques.

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