Campagne électorale en musique pour la présidentielle à Bissau

Son poussé à fond, on l’entend dans les échoppes, les sièges des états-majors de candidats et depuis les cortèges qu’ils organisent à travers la ville: à Bissau, la musique est omniprésente et l’heure à la fête pendant la campagne pour la présidentielle de dimanche.

Campagne électorale en musique pour la présidentielle à Bissau © AFP

Campagne électorale en musique pour la présidentielle à Bissau © AFP

Publié le 16 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

« C’est une espèce de carnaval actuellement ici, à Bissau et dans toute la Guinée-Bissau » depuis le début de la campagne qui s’achève vendredi, déclare à l’AFP Barnabé Gomes, haut responsable soutenant l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, candidat du parti au pouvoir face à huit autres postulants.

Il discute avec d’autres militants du Parti africain pour l’indépendance de Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) à quelques pas d’un podium géant que finissent d’installer des ouvriers pour le dernier meeting, vendredi après-midi, devant le siège du parti en centre-ville.

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Depuis trois semaines, Bissau, la capitale aux murs tapissés d’affiches électorales, est le théâtre de défilés réguliers de partisans des candidats chantant, dansant, agitant des drapeaux, certains juchés sur des pick-up ou des camions-podium dotés de puissantes sonorisations. Ils sont encore plus visibles en fin de journée, quand la chaleur baisse.

Bars, buvettes, maquis ou petites échoppes de quartier apportent également au fil des heures leurs contributions de décibels à l’ambiance de fête.

Vendredi, plusieurs artistes sont attendus aux derniers meetings des principaux candidats à Bissau.

Outre Carlos Gomes Junior, sont donnés favoris l’ex-président Kumba Yala du Parti de la Rénovation sociale (PRS, opposition), le député Serifo Nhamadjo et Baciro Dja, responsables du PAIGC mécontents du choix de Gomes Junior qui se présentent en indépendants.

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Parmi les artistes pro-Gomes Junior, Aguilnado Pina, 58 ans, et Goncalvez Domingos, plus connu sous son nom de scène « Pukurrucho », 57 ans, membres fondateurs du mythique orchestre bissau-guinéen Tabanka Djazz, ayant aujourd’hui leur propre groupe, Innovation.

« Juste pour animer » Umar Djalo, 20 ans, sans emploi, lunettes de star sur le nez, danse alternativement au sol et sur un camion-podium. Il avoue être un ancien « militant de Nhamadjo » ayant rejoint la campagne de Carlos Gomes Junior: « J’ai vu sa campagne, c’est très bien, la musique, l’animation, lui-même. . . « 

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Au siège du PRS, dans le quartier de Belem, c’est aussi la fête pour les militants de Kumba Yala.

Un groupe de jeunes, accoutrement folklorique, pieds nus, captive l’assistance en exécutant danses, acrobaties et pitreries dans la cour du siège du PRS. A l’extérieur, des curieux massés contre la grille de clôture ne ratent pas une miette du spectacle.

« Il n’y a pas de signification particulière, c’est juste pour animer » la campagne, « tous ceux que vous voyez là sont venus par conviction. On ne les a pas appelés, on ne les paie pas », affirme Joseph Carlitos Yala, 48 ans.

En dépit d’une campagne électorale généralement pacifique, certains Bissau-Guinéens disent craindre une contestation post-électorale violente. Leur pays, ex-colonie portugaise, a connu depuis son indépendance, en 1974, des coups d’Etat avortés ou réussis, mutineries, guerre civile.

Environ 4. 400 militaires et paramilitaires – sur quelque 579. 000 électeurs inscrits – ont voté jeudi, trois jours avant le scrutin, pour pouvoir assurer la sécurité lors des opérations de vote de dimanche.

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