Algérie: Saïd Sadi ne se représente pas à la présidence du RCD
Le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) Saïd Sadi a annoncé vendredi à Alger lors du congrès de ce parti d’opposition algérien qu’il ne se représenterait pas à ce poste pour « laisser la place aux jeunes ».
« Je vous annonce ma décision de ne pas me représenter au poste de président du RCD », a-t-il déclaré dans un discours inaugural à ce congrès d’une durée de deux jours.
« J’ai longuement réfléchi », a ajouté le député d’Alger, alors que quelques centaines de participants manifestaient leur désaccord par des sifflements.
M. Sadi, qui a cofondé le RCD en 1989 lors de l’ouverture de l’Algérie au multipartisme, a d’abord été le secrétaire général de cette formation avant d’en occuper la présidence lors de la création du poste quelques années plus tard.
« Il y a autant de Saïd Sadi qu’il y a de militants. C’est parce que des générations ont étouffé d’autres générations que l’Algérie est aujourd’hui dans une impasse historique », a affirmé ce psychiatre de formation, âgé de 65 ans, indiquant qu’il fallait désormais « laisser la place aux jeunes ».
« Je resterai militant du RCD », un parti qui se veut de centre-gauche, résolument laïc et défenseur de la culture berbère, a-t-il néanmoins ajouté.
M. Sadi a exprimé le souhait d’oeuvrer « à fédérer d’autres énergies ». « La société civile a besoin d’être réanimée », a-t-il notamment souligné.
Le RCD, qui disposait de 19 députés sur 489 dans l’Assemblée sortante, a récemment annoncé qu’il boycottera les élections législatives du 10 mai jugeant que ce scrutin sera une nouvelle fois entaché de fraudes.
Cette formation considérée comme concurrente du Front des Forces Socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed, parti historique qui participera cette année au scrutin après l’avoir boycotté en 2007, était membre de l’éphémère Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) créée début 2011 dans la foulée des émeutes sanglantes de début janvier.
Saïd Sadi avait prôné des manifestations hebdomadaires contre le gouvernement, provoquant la scission du mouvement. Mais les manifestations, interdites et empêchées par d’imposants dispositifs des forces de l’ordre, ont drainé de moins en moins de partisans et se sont finalement arrêtées quelques semaines plus tard. Sa détermination à vouloir tous les samedi manifester lui avait valu le surnom de « Saïd Samedi ».
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